Antigone, de Jean Anouilh

Disciplines
Langage oral et écrit, Etude de la langue, Culture littéraire et artistique et Histoire des arts
Niveaux
3ème.
Auteur
M. CARPIER
Objectif
- Lire et analyser des images fixes et mobiles.
- Lire intégralement une pièce de théâtre tragique.
- Découvrir un symbole de résistance face au pouvoir.
- S'interroger sur la résonance d’un mythe antique au XXe siècle.
- Développer le vocabulaire du pouvoir, de la politique et de la résistance.
Relation avec les programmes

Cycle 4 - Programme 2018

  • Proposer une analyse critique simple et une interprétation d'une œuvre.
  • Construire un exposé de quelques minutes sur un petit ensemble d'œuvres ou une problématique artistique.
  • Participer à un débat de manière constructive et en respectant la parole de l'autre.
  • Lire un texte à haute voix de manière claire et intelligible ; dire de mémoire un texte littéraire ; s’engager dans un jeu théâtral.
  • Lire, comprendre et interpréter des textes littéraires en fondant l’interprétation sur quelques outils d’analyse simples.
  • Agir dans la cité : individu et pouvoir
  • Rédiger, en réponse à une consigne d’écriture, un écrit d’invention s’inscrivant dans un genre littéraire du programme, en s’assurant de sa cohérence et en respectant les principales normes de la langue écrite.
  • Être capable de structurer clairement un texte argumentatif et de l’illustrer.
  • Repérer et identifier des procédés destinés à étayer une argumentation (organisation du propos, choix des exemples, modalisation).
  • Connaître les principales fonctions et caractéristiques des discours argumentatifs.
Dates
Créée le 09 septembre 2018
Modifiée le 13 janvier 2019
Statistiques
8136 téléchargements
77 coups de coeur
Licence
CC-BY-NC-SALicence Creative Commons : Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage des conditions initiales à l'identique ?.

----> Cette séquence a été créée par Mme Belloche et remaniée par Mme Carpier.

- Thématique : "Individu et pouvoir".
- Projet final : faire le procès de Créon
- Qui détient le pouvoir dans Antigone ?
- Séquence de 3e dédiée à l'étude complète de la pièce.

Déroulement des séances

1

Le théâtre

Dernière mise à jour le 26 décembre 2018
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Réviser le lexique du théâtre.
- Lire des textes et documents composites et variés.
Durée
55 minutes (4 phases)
Matériel
- Cahier / classeur
- Trousse remplie
Remarques
Supports :

- Mots-croisés sur le lexique du théâtre.
- Définition du théâtre et de ses caractéristiques.
- "Prologue", Antigone, de Sophocle (vers 441 avant J.C.).
- "Prologue", Antigone, de Jean Anouilh (1944).

1. Activité 1 : Mots-croisés sur le lexique du théâtre

individuel | 10 min. | réinvestissement

Complétez les mots-croisés ci-dessous avec le lexique du théâtre.

2. Activité 2 : Lecture individuelle des différents documents

individuel | 5 min. | découverte

Lisez attentivement les documents ci-dessous pour vous aider.

3. Activité 3 : Comparaison des deux prologues

individuel | 30 min. | recherche

Lisez attentivement l’extrait théâtral ci-dessous, puis lisez le pro-logue de la pièce du même nom écrite par Jean Anouilh. Répondez ensuite aux questions en faisant des phrases complètes afin de comparer les deux prologues.

  1. Recherchez dans le dictionnaire la définition de « Prologue » et notez-la.
  2. Les deux extraits expliquent-ils de la même façon les malheurs qui s’abattent sur les personnages ? Pourquoi à votre avis ?
  3. Des deux textes, lequel vous semble exprimer le poids du destin de façon plus poétique ? Et de façon plus concrète ?

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. Un prologue constitue l'avant-propos d'une oeuvre littéraire théâtrale. Autrement dit, il s'agit d'une sorte d'introduction avant le commencement de la pièce. Durant l'Antiquité, le prologue précédait l'entrée du Choeur et était consacré à l'exposition du sujet de la pièce, c'est-à-dire que le prologue servait à annoncer l'histoire qu'on allait présenter et raconter.
  2. Non, les deux extraits n'expliquent pas de la même façon les malheurs qui s'abattent sur les personnages. Tout d'abord, les différences entre ces deux prologues s'expliquent par le fait qu'ils n'ont pas été écrits à la même époque. Ainsi, dans l'oeuvre de Sophocle, les malheurs qui s'abattent sur les personnages sont liés à la colère des Dieux et à l'idée d'un destin tragique qui ne peut pas être modifié. En revanche, dans l'oeuvre d'Anouilh, les malheurs s'abattant sur les personnages sont les conséquences de leurs choix, de leurs décisions, de leurs paroles ou de leurs actes, et le rôle des divinités n'est pas évoqué.
  3. Des deux textes, c'est celui de Sophocle qui exprime le poids du destin de façon plus poétique, tout simplement parce qu'il contient une métaphore filée qui compare le destin tragique des personnages à la "houle du grand large". De même, le prologue écrit par Sophocle met en valeur l'importance des Dieux, ce qui n'est pas le cas dans celui écrit par Anouilh. Par conséquent, c'est le prologue écrit par Jean Anouilh qui exprime le poids du destin de façon plus concrète car il annonce d'emblée la mort à venir des personnages, sans aucun usage de figures de style pour atténuer cet avenir tragique.

4. Activité 4 : Bilan de la séance

collectif | 10 min. | mise en commun / institutionnalisation

Recopiez en rouge le bilan de la séance dans le tableau ci-dessous.

Le théâtre classique se développe en France au XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, qui faisait représenter de nombreuses pièces à Versailles. Ce genre de théâtre obéit à des règles strictes : la règle des trois unités, la règle de bienséance et la règle de vraisemblance. Néanmoins, les dramaturges de l'époque ne respectaient pas forcément tous ces codes.

2

Le prologue de la pièce

Dernière mise à jour le 27 décembre 2018
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Lire un prologue.
- Comprendre la spécificité de ce prologue.
- S'entraîner à la lecture analytique d'un texte.
Durée
55 minutes (2 phases)
Matériel
- Cahier / classeur
- Trousse remplie
Remarques
Support :

- "Prologue", Antigone, de Jean Anouilh (1944).

1. Activité 1 : Lecture du prologue et questions

individuel | 45 min. | recherche

Soyez attentif(ve) pendant la lecture à voix haute de ce prologue, et répondez ensuite aux deux questions suivantes :

  1. Qu’est-ce que ce prologue a de singulier, de particulier, d’original ?
  2. Quelles sont les attentes des lecteurs et lectrices à la lecture de ce prologue ?

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. Ce prologue est original de plusieurs manières : anachronismes, adresse directe aux spectateurs (ou lecteurs) de la pièce, point de vue totalement omniscient dans le Prologue, qui devient presque un personnage à part entière (à la manière d'un narrateur), présentation hiérarchique des personnages de la pièce (du plus important au moins important), annonce de la mort à venir des personnages, insistance sur les occupations et les caractéristiques de chaque personnage, absence d'évocation de la religion et des divinités qu'on retrouve dans la pièce originale, actualisation de la tragédie qui est modernisée, mise en parallèle de l'histoire d'Antigone avec celle des résistants durant la guerre.
  2. A la lecture de ce prologue, les attentes des lecteurs et lectrices sont les suivantes : on s'attend à la mort des personnages emblématiques et de l'héroïne éponyme de la pièce, on s'attend à ce qu'aucun des personnages ne parviennent à changer le cours du destin et de la fatalité tragique (= fatum), on s'attend à beaucoup de conflits et de querelles entre les personnages. On s'attend à des événements qui deviendront de plus en plus graves au fur et à mesure de l'avancée dans l'histoire.

2. Activité 2 : Bilan de la séance

collectif | 10 min. | mise en commun / institutionnalisation

Recopiez en rouge le bilan de la séance sur votre feuille d’activité.

Cette scène d’exposition répond aux attentes du spectateur, mais elle permet aussi de renouveler le genre de la tragédie classique, par son ton, ses anachronismes, et surtout son actualisation de la force tragique. Jean Anouilh veut inciter les spectateurs à prendre en compte les caractéristiques de chaque personnage afin de faire réfléchir non pas seulement sur l’histoire d’Antigone, mais aussi sur le présent historique, à savoir la guerre et la Résistance.

3

Le mythe d'Oedipe

Dernière mise à jour le 26 décembre 2018
Discipline / domaine
Culture littéraire et artistique
Objectif
- Faire des recherches sur Internet.
- Découvrir un mythe fondateur de l'Antiquité.
- Comprendre le lien entre le mythe d'Oedipe et Antigone.
Durée
55 minutes (5 phases)
Matériel
- Cahier / classeur
- Trousse remplie
Remarques
Supports :

- Internet.
- Dictionnaire.
- Feuille d'activités.

1. Activité 1 : Recherche de la définition du « mythe »

binômes | 10 min. | recherche

Faites vos recherches à deux et notez la définition d’un « mythe ».

Un « mythe » est un « récit mettant en scène des êtres surnaturels, des actions imaginaires, des fantasmes collectifs, etc. » (selon le dictionnaire en ligne Larousse). Mais un mythe peut aussi désigner une « évocation légendaire relatant des faits ou mentionnant des personnages ayant une réalité historique, mais transformés par la légende » (selon le C.N.R.T.L.).

2. Activité 2 : Recherches et questions sur le mythe d'Oedipe

binômes | 20 min. | recherche

Toujours à deux, répondez aux questions sur le « mythe d’Oedipe ».

  1. Que signifie « Oedipe » ?
  2. De quelle malédiction est-il victime ?
  3. Quel épisode de la vie d’Oedipe est représenté sur ce vase grec ? Résumez-le. Quelles-en seront les conséquences ?

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. « Oedipe » signifie littéralement « pieds enflés » en grec ancien.
  2. Oedipe est victime du « fatum », c'est-à-dire qu'il est prisonnier d'un destin tragique qu'il ne peut ni éviter ni modifier. Il est maudit dans le sens où il est condamné à tuer son père et à épouser sa mère, donc à commettre un inceste.
  3. L'épisode de la vie d'Oedipe représenté sur ce vase grec est celui d'Oedipe et le Sphinx. Cet épisode fait suite à la rencontre entre Oedipe et un homme avec lequel il se dispute, et qu'il finit par tuer. Cet homme n'était autre que son père, mais Oedipe l'ignorait. Il poursuit alors son voyage jusqu'à la ville de Thèbes, qui est gardée par un Sphinx, une créature mythologique qui dévore tous ceux et celles qui ne parviennent pas à trouver la réponse à son énigme. Grâce à son intelligence inouïe, Oedipe parvient à répondre à l'énigme du Sphinx. Les conséquences seront bénéfiques pour la ville de Thèbes, qui sera enfin libérée de la tyrannie du Sphinx, mais elles seront tragiques pour Oedipe, car cette halte dans la ville de Thèbes va l'amener à rencontrer une femme qu'il va épouser, sans savoir qu'il s'agit en réalité de sa mère.

3. Activité 3 : Arbre généalogique à compléter

binômes | 10 min. | recherche

Complétez l’arbre généalogique ci-dessous.

 

4. Activité 4 : Bilan de la séance

collectif | 10 min. | mise en commun / institutionnalisation

Recopiez en rouge le bilan de la séance sur votre feuille d’activités.

Antigone est née d’un inceste, c’est-à-dire qu’elle est née de l’union de deux êtres de la même famille. Son père, Œdipe, a épousé sa propre mère après avoir commis un parricide (meurtre d’un de ses parents). On retrouve cet inceste chez Antigone car elle s’unit à son cousin Hémon, fils de Créon, qui est son oncle.

5. Travail à faire pour le cours suivant

individuel | 5 min. | recherche

À la maison, faites des recherches sur la fatalité tragique au théâtre, qu’on surnomme souvent « fatum », et proposez-en une définition reformulée avec vos propres mots, qui ne soit pas plagiée d’Internet.

Le fatum (n. masc.) : fatalité tragique, destin funèbre d'un personnage qui ne peut pas changer le cours de sa vie, quels que soient ses actes et ses choix. Le fatum est la thématique la plus importante de la tragédie, c'est un « leitmotiv ».

Un leitmotiv (n. masc.) : Un leitmotiv est un sujet ou une thématique qui revient tout le temps dans les oeuvres littéraires (ex. : La déclaration d'amour est un leitmotiv de la poésie lyrique ou des romans sentimentaux).

4

Antigone et sa nourrice, entre tendresse et quiproquo

Dernière mise à jour le 27 décembre 2018
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Lire et comprendre un extrait théâtral.
- Comprendre ce qu'est un quiproquo et savoir l'analyser.
- S'entraîner à interpréter un texte et ses spécificités stylistiques.
Durée
55 minutes (2 phases)
Matériel
- Cahier / classeur
- Trousse remplie
Informations théoriques
Quiproquo (n. masc.) : Méprise ou malentendu qui fait prendre une personne ou une chose pour une autre.
Remarques
Supports :

- "Dialogue entre Antigone et sa nourrice", Antigone, de Jean Anouilh (1944).
- Feuille d'activités.

1. Activité 1 : Lecture individuelle du texte et analyse à partir de questions

individuel | 45 min. | recherche

Lisez attentivement cette scène entre Antigone et sa nourrice, puis interrogez-vous à partir des questions suivantes :

  1. Quelle ambiance règne entre les deux protagonistes ?
  2. Pourquoi peut-on dire qu’il s’agit d’une scène de quiproquo ?
  3. Quelles sont les différentes facettes du personnage d’Antigone ?

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. Une ambiance à la fois douce, intimiste et grave règne entre les deux protagonistes. L'atmosphère de la scène est intime et tendre car on devine facilement la complicité et l'amour qui existent entre Antigone et sa nourrice, qui fait office de figure maternelle. Cependant, la scène est également grave et tragique, car la nourrice gronde Antigone en pensant qu'elle fait le mur pour voir un jeune homme, alors que la réalité est bien plus sombre vu qu'Antigone s'est en fait rendue sur la tombe de Polynice, se condamnant donc à être punie de mort.
  2. On peut dire qu'il s'agit d'une scène de quiproquo car du début à la fin du dialogue entre les deux personnages, il y a un malentendu. C'est aussi ce qu'on appelle un "dialogue de sourds" car les personnages ne s'écoutent pas et ne se comprennent pas non plus. Antigone n'est pas totalement honnête avec sa nourrice car elle se contente de lui dire qu'elle a effectivement fugué de la maison pendant la nuit pour rendre visite à quelqu'un, sans jamais préciser qu'il s'agissait de son frère mort, Polynice. De son côté, la nourrice imagine qu'Antigone a rendu visite à Hémon en cachette pour s'acoquiner avec lui. En d'autres termes, elle est bien loin d'imaginer le crime commis par Antigone pendant la nuit, qui est puni de mort par la loi.
  3. Les différentes facettes du personnage d'Antigone sont nombreuses. Pour commencer, Antigone est une jeune femme contemplative, qui apprécie la beauté des choses qui l'entourent, ce qui montre son goût pour la poésie. Mais elle est surtout une "femme-enfant" car elle est encore très attachée aux liens familiaux, et l'on remarque à quel point sa nourrice la considère encore comme une jeune fille naïve et innocente. De son côté, Antigone témoigne d'une grande sensibilité car elle s'exprime avec des mots simples mais aussi avec des tournures de phrases étranges, à la manière d'une enfant. La fin du dialogue est particulièrement dramatique, car en toute naïveté, Antigone annonce implicitement à sa nourrice qu'elle va mourir : "Je peux même te jurer, si tu veux, que je n’aurai jamais d’autre amoureux… Garde tes larmes, garde tes larmes ; tu en auras peut-être besoin encore, nounou."

2. Activité 2 : Bilan de la séance

collectif | 10 min. | mise en commun / institutionnalisation

Recopiez en rouge le bilan de la séance dans le tableau ci-dessous.

La force de cette scène réside dans l’évocation des morts. Le dramaturge met en place une scène pathétique en utilisant le rapport intime entre Antigone et la Nourrice, figure de substitution de la mère, à travers l’évocation des morts (Jocaste, Polynice) et le destin inéluctable d’Antigone. Mais le décor renvoie aussi à un moment symbolique de la tristesse. Du pathétique, nous glissons lentement vers le tragique. De l’aube au soir, c’est-à-dire du début du jour vers sa fin…

5

Deux soeurs face à leur conscience

Dernière mise à jour le 27 décembre 2018
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Lire et comprendre un extrait théâtral.
- Dégager les arguments d'un texte et les classer.
- Comprendre l'enjeu de la scène et ce qui oppose les deux soeurs.
Durée
55 minutes (2 phases)
Matériel
- Cahier / classeur
- Trousse remplie
Remarques
Supports :

- "Dialogue entre les deux soeurs", Antigone, de Jean Anouilh (1944).
- Feuille d'activités.

1. Activité 1 : Lecture individuelle du texte et analyse

individuel | 45 min. | recherche

Soyez attentif(ve) pendant la lecture à voix haute de cette scène, puis classez les arguments d’Antigone et de sa sœur sur votre feuille d’activité.

Correction et mise en commun en cours dialogué :

 

ARGUMENTS D'ANTIGONEARGUMENTS D'ISMENE
Il n'y a que la folie qui rendra justice à Polynice.Sa soeur est folle.
Chacun a un rôle à jouer dans ce monde. Antigone doit enterrer son frère, et Créon doit appliquer les lois.Elle et Antigone ne peuvent pas enterrer Polynice, sinon Créon les condamnerait à mort, les tuerait.
Antigone non plus ne veut pas mourir, mais l'honneur de son frère passe avant sa propre vie de mortelle.Ismène ne veut pas mourir.
Parfois, pour agir justement, il ne faut pas trop réfléchir, car sinon, cela nous retire tout courage d'agir.Antigone ne sait pas réfléchir correctement car elle est la fille cadette, elle est plus jeune, plus inconsciente.
Il n'est pas nécessaire de chercher à tout comprendre dans la vie. Tant qu'on est jeune et en vie, il faut vivre, agir, faire des choix, mais pas "comprendre".Il faut essayer de comprendre Créon, et de comprendre les autres en règle générale, pour prendre les bonnes décisions dans les moments graves.
Le statut social ou hiérarchique d'un ennemi n'a pas d'importance, l'important est de rendre justice.Il n'est pas possible de lutter et de résister face à un ennemi puissant tel qu'un roi ou un gouvernement.
Antigone n'est pas courageuse non plus, mais ses qualités et ses défauts ne comptent pas, seuls comptent les actes qu'elle choisira de commettre.Ismène n'est pas courageuse, et veut abandonner.
Antigone fait passer le reste avant sa vie.Ismène fait passer sa vie avant tout le reste.
Il n'y a aucune excuse, aucun prétexte valable pour refuser de lutter contre l'oppression.La peur de mourir est une excuse valable pour ne pas se battre et changer les choses.
Antigone a assez pleuré d'être une femme, cela ne devrait pas l'empêcher à faire quoi que ce soit.Les femmes n'ont pas à se battre pour renverser un système ou un gouvernement en place.
L'honneur et la justice sont des valeurs plus importantes qu'un amour entre deux êtres.Antigone ne peut pas trahir Hémon, l'homme qu'elle aime, et l'abandonner en se condamnant à mort.

2. Activité 2 : Bilan de la séance

collectif | 10 min. | mise en commun / institutionnalisation

Recopiez en rouge le bilan de la séance sur votre feuille d’activité.

Malgré le triomphe d’Ismène sur sa sœur sur le plan physique, le lecteur ne peut que s’identifier au personnage d’Antigone car c’est elle qui l’emporte avec ses qualités morales : son dévouement, son courage et sa lucidité. Cette scène présente, comme dans l’exposition, deux tempéraments opposés : Ismène faible, lâche, soumise, et Antigone, entière, révoltée, insoumise.

6

Antigone face au tyran

Dernière mise à jour le 12 janvier 2019
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- S'entraîner au travail de repérage sur un texte.
- Préparer des arguments et participer à un débat.
- Confronter la captation d'une pièce et le texte original.
- Visionner et comprendre la captation d'une pièce de théâtre.
Durée
160 minutes (6 phases)
Matériel
- Cahier / classeur
- Trousse remplie
Remarques
Supports :

- Captation de la pièce par Nicolas Briançon (2003) : https://www.youtube.com/watch?v=mxG_sQClVFk&t=3s (1h02mn20s).
- "Dialogue entre Antigone et Créon", Antigone, de Jean Anouilh (1944).

1. Activité 1 : Visionnage de la captation de la scène

collectif | 35 min. | découverte

Soyez attentif(ve) pendant le visionnage de la captation de cette scène, et notez tout ce que vous pouvez observer sur la mise en scène.

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  • Costumes : Antigone = robe couleur taupe, fade, qui fait pauvre, qui est très simple. Créon = costard noir de haut en bas, qui est une tenue masculine associée au pouvoir et aux responsabilités.
  • Apparence : Antigone = pieds nus, cheveux mouillés et en bataille, apparence débraillée. Créon = homme d'affaires, lunettes.
  • Posture : Antigone = méfiante, debout, mains hésitantes le long du corps, regard alerte, tombe à genoux. Créon = debout, mains dans les poches (qui peut sous-entendre qu'il se fiche du monde), circule beaucoup.
  • Décor : Sorte d'atrium, ambiance sombre et tendue, silence total, pas de fond sonore derrière les voix des personnages, pièce circulaire qui sous-entend qu'on tourne en rond, comme la conversation le fait.

2. Activité 2 : Questions

individuel | 20 min. | recherche

Essayez de répondre aux questions suivantes.

  1. Quelle image Créon donne-t-il de son rôle de roi ?

  2. Que signifie dire « oui » pour Créon ? Pour Antigone ?

  3. Comment comprenez-vous la réplique d’Antigone aux lignes 69 - 70 ?

  4. Quelle leçon doit-on tirer de cette confrontation ?

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. Créon donne une image nuancée de son rôle de roi. Il met en valeur tous les aspects négatifs de son statut de roi, en insistant bien sur le fait qu'il a conscience d'avoir "le mauvais rôle". Mais finalement, c'est pour lui un moyen de susciter la pitié des spectateurs et spectatrices, qui pourraient rapidement se mettre de son côté en imaginant qu'il fait de son mieux, mais que ce sont les règles du pouvoir qui l'empêchent d'être toujours honnête et juste dans sa façon de gouverner. En définitive, Créon tente de nous faire croire que s'il agit de manière horrible, c'est indépendant de sa volonté.
  2. Pour Créon, dire "oui", c'est accepter le pouvoir qu'on lui confie en devenant roi de Thèbes car selon lui, il faut bien que quelqu'un se dévoue pour que gérer le pays. Pour Antigone, dire "oui" signifie que l'on s'avoue vaincu et qu'on cède son libre-arbitre au pouvoir, à la soif de contrôle. Pour elle, dire "oui", c'est en quelque sorte "vendre son âme au diable", se laisser corrompre.
  3. Cette réplique d'Antigone montre que selon cette dernière, être "reine" ne veut pas dire contrôler tout un pays ou un peuple, mais simplement vivre sa vie tel qu'on l'entend, avec justesse, franchise et honneur. Pour elle, être "reine", c'est se battre à mort pour les causes les plus justes, pour que la vérité triomphe, c'est se sacrifier pour des causes honorables.
  4. On peut tirer plusieurs leçons de cette confrontation. Pour commencer, on peut retenir que les valeurs d'un être humain sont subjectives, c'est-à-dire qu'elles sont personnelles et individuelles, et dépendant bien souvent du passé, de la personnalité, du vécu et des expériences de chacun. Ensuite, on peut comprendre qu'il n'existe pas toujours de vérité "universelle" et que, bien souvent, la réalité est complexe car elle change et évolue en fonction du point de vue et de l'angle qu'on adopte. Enfin, on peut retenir que même les conversations les plus riches et les plus argumentées ne suffisent pas toujours à raisonner quelqu'un ou à le faire changer d'avis. Bien souvent, il est impossible de renverser les convictions profondes d'un individu.

3. Activité 3 : Préparation au débat à venir (réflexion en classe + recherches à faire à la maison)

individuel | 55 min. | recherche

Préparez vos arguments et exemples pour le débat suivant : « Qui de Créon ou d’Antigone adopte la meilleure attitude ? »

Arguments possibles :

 

ARGUMENTS EN FAVEUR DE CREON

ARGUMENTS EN FAVEUR D’ANTIGONE

Créon veut avant tout sauver Antigone.On ne peut pas contrôler les gens.
Créon est obligé de faire peur au peuple pour qu'il n'y ait plus de rébellion qui cause des morts et des blessés.On n'est vraiment libre que lorsqu'on dit "non" au pouvoir, au gouvernement, à l'Etat en place.
Il faut bien que quelqu'un se désigne pour gouverner, sans quoi le monde sombrerait dans l'anarchie.Être roi, c'est tuer et faire des choses horribles qu'on prétend ne pas vouloir, on prétend ne pas avoir le choix.
C'est facile de dire "non" et de jouer aux indignés. En attendant, le pays et le monde n'avancent pas.Il n'est pas facile de dire "non", car c'est prendre des risques, risquer d'être en danger, risquer de se sacrifier.

 

4. Activité 4 : Débat

collectif | 30 min. | entraînement

Débat en classe entière, les élèves échangent entre eux en utilisant un bâton de parole afin que tout le monde ne s'exprime pas en même temps.

5. Activité 5 : Bilan de la séance

collectif | 15 min. | mise en commun / institutionnalisation

Recopiez en rouge le bilan de la séance dans le tableau ci-dessous.

La confrontation entre Créon et Antigone marque le point d’orgue de la pièce de Jean Anouilh. C’est ici que le sens politique est le plus présent. C’est une actualisation du mythe antique, non seulement dans la reprise du thème de l’histoire originale écrite par Sophocle, mais aussi et surtout dans les enjeux qui sont mis en avant. Cette scène tente de répondre aux questions suivantes : Quelle est le rôle du politique ? Quelle est la valeur de la résistance ? Quelle est la tragédie du dilemme ?

6. Travail à faire pour le cours suivant

individuel | 5 min. | découverte

Pour le prochain cours, terminez la lecture de la pièce de Jean Anouilh.

7

La figure du tyran dans les arts

Dernière mise à jour le 12 janvier 2019
Discipline / domaine
Histoire des arts
Objectif
- Comprendre quels sont les pouvoirs des images.
- Lire, décrire, comprendre et interpréter des images fixes.
- Analyser les rapports entre les images et le pouvoir en général.
Durée
55 minutes (4 phases)
Matériel
- Cahier / classeur
- Trousse remplie
Remarques
Support :

- Feuille d'activités.
- Affiche de propagande pour Hitler (1935).
- Affiche de propagande pour Staline (1941).
- Extrait du film « Le Dictateur », de Chaplin.
- Affiche du film « Red Monarch », de Gold.
- Photographie "La Jeune fille à la fleur", de Riboud.

1. Activité 1 : Lecture des images de propagande et questions

individuel | 15 min. | recherche

Observez les affiches de propagande ci-dessous et répondez aux questions suivantes.

  1. Comment Hitler est-il représenté ?
  2. Comment Staline est-il représenté ?

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. Hitler est représenté de manière hyperbolique et méliorative. Il est placé au centre de l'affiche, poing serré et bras levé à la manière d'un combattant courageux près à défendre son pays, sa nation et sa patrie. Derrière lui, on peut apercevoir en arrière-plan un ciel lumineux qui pourrait presque rappeler le paradis, comme si Dieu était avec lui. On retrouve également au-dessus de sa tête un aigle ou un faucon, qui vole dans le ciel et qui symbolise la force et le pouvoir. Hitler porte des vêtements militaires, ce qui le met en quelque sorte sur un pied d'égalité avec les soldats que l'on voit de part et d'autre de lui.
  2. Staline est lui aussi représenté de manière hyperbolique, puisque ses proportions sont extrêmement exagérées. Il trône au milieu de l'affiche à la manière d'une statue gigantesque à son effigie. Il est lui aussi en tenue militaire soviétique, ce qui montre qu'il combat les ennemis de l'URSS, tout comme ses propres soldats. Son regard est dirigé vers le ciel, vers la même direction que celle vers laquelle se dirigent les tanks et les avions qui avancent à ses côtés, c'est comme s'il regardait vers "un avenir meilleur".

2. Activité 2 : Lecture des images satiriques et questions

individuel | 15 min. | recherche

Observez les affiches ci-contre et répondez aux questions.

  1. Quelle image Chaplin donne-t-il d'Hitler ? Comment ? Comparez avec l'affiche.
  2. En quoi le détournement du portrait de Staline est-il un acte de subversion, non seulement de son image, mais aussi de son pouvoir ? Justifiez.

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. Chaplin donne une image ridicule et absurde d’Hitler en parodiant et en exagérant au maximum sa mégalomanie et son idéologie. En effet, il ridiculise le dictateur en lui faisant adopter des gestes enfantins et puérils, c’est-à-dire en s’affalant sur son bureau, en soufflant et en jouant avec un globe terrestre, comme les dictateurs jouent avec le monde et avec la vie des populations.

  2. Le détournement du portrait de Staline est un acte de subversion de son image et de son pouvoir. Pour commencer, le portrait est sérieux à la base, puisqu'on voit bien que Staline porte des vêtements et des attributs militaires officiels. Cependant, ce "sérieux" est contrecarré par la présence de ce qui s'apparente à un nez de clown, en plein centre du visage du dictateur. La particularité de ce nez de clown est qu'il laisse place à plusieurs hypothèses. On ne sait pas s'il s'agit d'une tomate écrasée, qui ferait référence aux tomates que l'on jetait autrefois à la figure des "mauvais comédiens", ou bien d'un ballon de peinture rouge éclaté, qui ferait référence à ce que les manifestants jettent aux policiers pour les aveugler et les faire reculer, ou bien encore d'une poche de sang qui aurait explosé, et qui ferait référence au sang versé par tous les soldats morts à cause de la politique de Staline.

3. Activité 3 : Lecture de la photographie et questions

individuel | 15 min. | recherche

Observez la photographie ci-dessus et répondez aux questions.

  1. En quoi et comment « la jeune fille à la fleur » fait-elle de la résistance ?
  2. Selon-vous peut-on rapprocher son action de celle d’Antigone ? Pourquoi ?

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. La jeune fille à la fleur fait de la résistance en se montrant pacifique. La présence de la fleur symbolise la paix et le désir de renouveau, car la fleur représente également la vie, qui pousse, s'épanouit, et fane au fur et à mesure du temps. Cette jeune fille, par un geste tout à fait anodin, montre à quel point les armes ne peuvent rien pour faire avancer ce monde.
  2. On peut rapprocher son action de celle d'Antigone, car Antigone aussi cherche à dénoncer la tyrannie qui règne à Thèbes en commettant un acte pourtant anodin : récupérer le corps d'un proche qui a quitté ce monde afin de l'enterrer convenablement. Son acte n'a rien de dangereux, pourtant il est significatif d'un désir de changer l'ordre établi.
     

4. Activité 4 : Bilan de la séance

collectif | 10 min. | mise en commun / institutionnalisation

Recopiez en rouge le bilan de la séance sur votre feuille d’activités.

La figure du tyran occupe une place centrale dans la pensée et la littérature, mais aussi dans l’ensemble des arts. Lorsqu’il s’agit de propagande, le tyran est représenté à son avantage, on le montre plus grand et plus fort que les autres, apte à régner et conquérir. En revanche, lorsqu’il s’agit de résistance et de rébellion, on utilise le comique, la satire et l’ironie pour tourner la mégalomanie en dérision.

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Quel sens donner à sa vie ?

Dernière mise à jour le 12 janvier 2019
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Travailler en collaboration avec autrui.
- Lire, comprendre et analyser un extrait théâtral.
- S'interroger sur la question philosophique du bonheur.
Durée
55 minutes (3 phases)
Matériel
- Cahier / classeur
- Trousse remplie
Remarques
Support :

- "Dialogue sur le bonheur entre Antigone et Créon", Antigone, de Jean Anouilh (1944).

1. Activité 1 : Travaux de groupe + définition du bonheur selon chaque personnage

groupes de 4 | 20 min. | recherche

Lisez attentivement cette scène. Ensuite, en groupes de 3 ou 4, définissez la vision du bonheur de Créon, puis celle d’Antigone. Vous devrez présenter ce travail à l’oral au prochain cours.

Correction et mise en commun en cours dialogué :

 

LE BONHEUR SELON CREONLE BONHEUR SELON ANTIGONE
Le bonheur réside dans le mariage.Le mariage ne suffit pas, s'il ne reste pas passionné jusqu'au bout.
Il faut profiter de la jeunesse.Le bonheur, il faut se battre pour le vivre. Le bonheur réside dans la passion absolue, l'entièreté.
Le bonheur réside dans les plus petites choses ou les faits les plus insignifiants.Le bonheur doit être de l'ordre de l'exceptionnel, il disparaît dès qu'on atteint la routine ennuyeuse du quotidien.

 

2. Activité 2 : Questions

groupes de 4 | 20 min. | recherche

Pour vous aider, essayez de répondre aux questions suivantes.

  1. Repérez les différentes manières de décrire le bonheur dans cette scène (figures de style, constructions des phrases etc.).
  2. Donnez un ou deux adjectifs pour qualifier chacun des personnages.
  3. Construisez une réponse argumentée pour défendre l’une des définitions du bonheur et choisissez des exemples de votre vie personnelle.

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. Métaphore : "Tu as ce trésor, toi encore" (l.3 - 4). "La vie n’est pas ce que tu crois. C’est une eau que les jeunes gens laissent couler sans le savoir, entre leurs doigts ouverts" (l.6 - 7). "Tu verras, cela deviendra une petite chose dure et simple qu’on grignote, assis au soleil" (l.8 - 9). "[...] la vie c’est un livre qu’on aime, c’est un enfant qui joue à vos pieds, un outil qu’on tient dans sa main, un banc pour se reposer le soir devant la maison" (l.9 à 11). Personnification : "Mais si votre vie, votre bonheur doivent passer sur lui avec leur usure [...]" (l.25).
  2. Créon = simple, humble, désabusé. / Antigone = exigeante, entière, passionnée.
  3. Réponse personnalisée en fonction de chaque élève.

3. Activité 3 : Bilan de la séance

collectif | 15 min. | mise en commun / institutionnalisation

Recopiez en rouge le bilan de la séance dans le tableau ci-dessous.

Dans cette scène, les deux personnages s'opposent sur la question du bonheur, l'un le trouvant dans les petites choses du quotidien, l'autre le voyant comme un tout idéal et inaccessible. En réalité, on s'aperçoit qu'il s'agit d'une même conception universelle du bonheur mais qui évolue en fonction de l'âge. Créon et Antigone nous montrent bien à travers cette joute verbale que chacun est en quête d'un même bonheur mais que celui-ci diffère selon l'âge. Enfant, on le vit pleinement sans même se poser de questions ; à l'âge adolescent, on le veut entier, sans concession. Avec l'âge, l'expérience et la maturité, on s'aperçoit que le bonheur est partout présent autour de nous pour qui sait le saisir. Dans ce passage, Antigone ne le comprend pas encore. Il lui faudra attendre d'être face à la mort pour le comprendre enfin.

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Adieux à la vie

Dernière mise à jour le 13 janvier 2019
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Faire le bilan de l'étude intégrale de la pièce.
- Lire, comprendre, interpréter et confronter plusieurs extraits littéraires.
Durée
55 minutes (2 phases)
Matériel
- Cahier / classeur
- Trousse remplie
Remarques
Supports :

- "Scène finale", Antigone, de Sophocle (vers 441 avant J.C.).
- "Scène finale", Antigone, de Jean Cocteau (1922).
- "Scène finale", Antigone, de Bertolt Brecht (1962).
- "Dialogue entre Antigone et le garde", Antigone, de Jean Anouilh (1944).

1. Activité 1 : Lecture individuelle des textes et analyse

individuel | 40 min. | recherche

Lisez attentivement les extraits ci-dessous et répondez aux questions suivantes.

  1. Quel registre domine dans chacun des textes ? Justifiez.
  2. Quel personnage Anouilh ajoute-t-il ? Quel effet sa présence produit-elle ? Atténue-t-elle le pathétique, ou au contraire l’accentue-t-elle ? Répondez de manière précise et nuancée.
  3. Parmi les versions de Cocteau, Brecht et Anouilh, laquelle vous semble la plus proche du texte de Sophocle ? Observez le fond (ce qui est dit), mais aussi la forme (le style d’écriture).
  4. Quelle version vous touche le plus ? Pourquoi ?

Correction et mise en commun en cours dialogué :

  1. Dans le texte original, le registre est clairement tragique et pathétique, puisque tous les propos et les sentiments d'Antigone sont exagérés au maximum. Son désespoir est à son paroxysme, on le voit grâce aux multiples phrases exclamatives et à l'interjection "Ô", utilisée à plusieurs reprises. Dans le texte de Jean Cocteau, on ne distingue pas de registre particulier car la ponctuation utilisée est très sommaire et basique, on ne retrouve que des points, et les émotions d'Antigone semblent ainsi contenues. Dans le texte de Brecht, le registre est tragique et le texte se présente sous la forme d'une sorte de poème en vers. Enfin, dans le texte de Jean Anouilh, on retrouve les registres tragiques et pathétiques présents dans la pièce initiale, mais on perçoit malgré tout un registre presque comique. Ce comique est présent du fait des répliques du gardes, qui répète tout ce que lui dicte Antigone en suçotant la mine de son crayon et en faisant un commentaire à chaque fois. De même, Antigone s'embarque dans un monologue tragique au début de l'épilogue, pour ensuite changer d'avis et écrire un message beaucoup plus court et prosaïque.
  2. Anouilh ajoute le personnage du garde, dont la présence amplifie le registre pathétique de l'épilogue de la pièce. En effet, le discours du garde fait douter Antigone et la ramène à plusieurs reprises à la réalité de la décision qu'elle s'apprête à prendre. De ce fait, c'est à cause de la présence du garde qu'elle finit par n'écrire dans la lettre que le minimum, en cachant la vérité à Hémon.
  3. Les versions de Brecht et Cocteau semblent plus proches de la version originale écrite par Sophocle. On retrouve le registre tragique ou pathétique, mais aussi la détermination de l'héroïne éponyme.
  4. Réponse personnelle et individuelle en fonction de chaque élève.

2. Activité 2 : Bilan de la séance

collectif | 15 min. | mise en commun / institutionnalisation

Recopiez en rouge le bilan de la séance sur votre feuille d’activités.

La scène finale de la pièce est particulièrement marquée par l'absence véritable de dialogue alors même que nous sommes dans une pièce de théâtre, lieu de la parole. L'attitude du garde face à Antigone est insoutenable mais accentue aussi le caractère tragique de l'héroïne en l'isolant une fois de plus. Antigone est un personnage solitaire par excellence. Même entourée, elle a toujours été seule. Seule face à sa famille, seule face à la loi, seule face à l'incompréhension, et ici seule face à la peur et à la mort. Cette scène n'existe pas dans la version de Sophocle, elle a été ajoutée par Anouilh. Cela annonce le théâtre de l'Absurde d'après-guerre. Pourquoi mourir quand on ne croit pas aux justifications que l'on se donne ?