Le monstre aux limites de l'Humain : Les sorcières de la peur au rire .

Double page documentaire pages 34 et 35

Lecture du poème amusant de Jacques Charpentreau  "Au marché des sorcières"

Activité de recherche et champ lexical

1. Dresser une liste de mots caractérisant l'univers d'une sorcière à partir du poème.

2. Compléter cette liste avec ses propres mots.

Réalisation d'un abécédaire des sorcières

Activité d'écriture en groupes

1. Ranger les mots dans l'ordre alphabétique.

2. Choisir un mot pour chaque initiale.

3. Etablir pour chacun des mots une définition.

4. Réaliser un ABCdaire à l'aide des définitions choisies. La lettre majuscule sera mise en valeur façon lettrine.

Prolongement : un abécédaire en ligne.

On pourra différencier l’activité en proposant à certains élèves de réaliser un abécédaire numérique ; ceux-ci devront alors se mettre d’accord collective- ment sur une charte graphique (choix de la police, de la taille du texte, du style, de la couleur) avant de taper leur texte à l’ordinateur et de créer, pour chaque mot, un lien hypertexte vers une illustration (image scannée ou choisie sur Internet).

Activité autour de l'oralisation du poème

Mise en voix et interprétation de poèmes autour de la sorcière afin de travailler la lecture oralisée et le déchiffrage pour les moins efficients.

Modification des variables didactiques (débit de parole, longueur du texte à lire, présence de sons complexes) selon le niveau de lecture des apprenants.

Présentation du texte (titre, auteurs, oeuvre dont il est extrait, type)

Elaboration d'une définition du genre "contes"

Lecture silencieuse

Construction de sens à l'aide du schéma narratif proposé dans l'onglet repères.

Questionnaire

Je découvre le texte

1. Les élèves pourront s’approprier le sens du texte dans une démarche collaborative grâce à la confrontation des différentes propositions de mise en voix que chacun devra justifier. C’est le moyen d’engager tous les lecteurs, y compris les plus fragiles, dans un projet de lecture.

2. La construction du sens du texte s’achèvera au niveau de la classe grâce à la confrontation des résumés produits par chaque groupe.

Je comprends le texte

3. La petite fille est présentée dès la première phrase comme une enfant désobéissante, « extrêmement têtue et imprudente ».

4. Les deux adjectifs « mauvais » et « méchant » sont synonymes et insistent sur le caractère malveillant du personnage de la sorcière et de ses actions. L’adjectif « impie » qui signifie « contraire à la religion » ajoute une nuance diabolique au personnage.

5. Les premières paroles de la petite fille disent sa frayeur. Le récit insiste sur la manifestation physique de la peur « en tremblant de tout son corps. » (l. 14)

6. Le ton de Drame Trude n’a rien de menaçant, au contraire, ses questions semblent plutôt bienveillantes.

7. Chez Dame Trude la fillette a vu : – « un homme noir » = « un charbonnier » ; – « un homme vert » = « un chasseur dans son uniforme » ; – « un homme tout rouge » = « un boucher ». Le plus impressionnant est le boucher avec la couleur rouge qui évoque le sang, l’adjectif de couleur étant de plus renforcé par l’adverbe « tout ».

8. Le conteur intervient à la ligne 3 : « Pensez-vous que cela pouvait bien tourner ? » Il s’adresse directement au lecteur sous la forme d’une question qui n’en est pas vraiment une et qui annonce déjà qu’il ne pourra rien arriver de bien à une enfant si désobéissante et dont les actions ne pourront qu’être punies.

Trace écrite :

Dans ce conte,la sorcière est manipulatrice. Elle accueille avec des paroles rassurantes la fillette apeurée.

sa véritable nature se révèle lorsqu'elle transforme l'enfant en bûche pour la brûler. Ce dénouement a pour but de servir de leçon aux enfants désobéissants et curieux.

Travail personnel

Ecrire un dialogue entre des enfants et leurs parents qui leur racontent cette histoire. Les parents doivent les convaincre d'être obéissants.

Prolongements 

 Afin de compléter les observations menées lors de l’analyse de Dame Trude, on pourra proposer aux élèves les plus autonomes la lecture d’autres contes des frères Grimm mettant en scène des personnages de sorcières comme, par exemple,

Hansel et Gretel ou Dame Holle : www.crdp-strasbourg.fr/je_lis_libre/livres/Grimm_Contes- merveilleux1.pdf

www.crdp-strasbourg.fr/je_lis_libre/livres/Grimm_Contes- merveilleux2.pdf

 On peut, en suivant le lien ci-dessous, accéder à des lectures orales des contes de Grimm, ce qui peut permettre d’aider des lecteurs encore fragiles à progresser :

http://www.litteratureaudio.com/livres-audio-gratuits- mp3/tag/freres-grimm
 

Présentation du texte (titre, auteur, recueil dont il est extrait, type de texte )

Lecture silencieuse

Elaboration commune d'une histoire à partir des éléments compris  par les élèves en s'appuyant sur le schéma narratif.

Je découvre le texte 

Mise en évidence des péripéties du conte lu :

1. La sorcière décide de manger Nadia (l. 1-20)

2. La sorcière demande à Nadia de lui procurer une boîte de sauce tomate (l. 21-35)

3. Papa Saïd refuse que Nadia livre la boîte de sauce tomate (l. 36-45)

4. Nadia en informe la sorcière (l. 45-50)

5. La sorcière va acheter elle-même la boîte de sauce tomate à l’épicerie (l. 52-79)

6. Les tentatives manquées de la sorcière pour capturer Nadia (l. 81-98)

7. Nadia se fait capturer par la sorcière déguisée en 267 marchandes (l. 101-108)

8. Bachir part avec sa guitare rue Mouffetard et chante pour que Nadia l’entende (l. 109-137)

9. Bachir parvient à localiser Nadia (l. 138-169)

10. Grâce à l’aide d’un marin, Bachir parvient à sauver Nadia et à tuer la sorcière (l. 170 à la fin)

Je comprends le texte

 Comparatif avec un conte traditionnel :

Comme dans les contes traditionnels,:

-la sorcière de la rue Mouffetard est vieille et laide : «  une vieille sorcière, affreusement vieille et laide »,

- il y a une formule d'introduction "il y avait une fois",

- la jeune fille est présentée comme remplie de qualités alors que la sorcière a de mauvaises intentions  : « il faut que je mange Nadia, se dit la sorcière » (l. 20), « se mit à rire en se frottant les mains » (l. 32).

-  comme les sorcières traditionnelles, elle a le pouvoir de se métamorphoser : en « marchandes de la rue Mouffetard ».

5. La sorcière veut manger Nadia pour embellir selon la recette du journal des sorcières (l.6-16). Ses intentions sont similaires à celles de Dame Trude : la jeune fille est une source de jeunesse et de vie pour les deux sorcières.

6. La sorcière donne sans le vouloir ses vrais intentions au père de Nadia et se rattrape à chaque fois. La sorcière commet  trois lapsus  : « je voudrais Nadia » (l.55), « une grande, c’est pour Nadia… » (l.60), « ce n’est pas la peine, j’ai déjà Nadia »

7. Dans les derniers paragraphes du texte, on peut relever le champ lexical de la violence à travers les expressions suivantes : « tomba en plein sur la tête de la marchande » (l. 188), « le crâne fracassé, ouvert, avec toute la cervelle qui sortait » (l. 189-190).

Dans La Sorcière de la rue Mouffetard, le dénouement est heureux : la sorcière est anéantie et la petite fille sauvée alors que dans le conte des frères Grimm, c’est la sorcière et ses maléfices qui triomphent et la petite fille disparaît dans les flammes après avoir été transformée en bûche.

Pour compléter la réflexion, on pourra proposer aux élèves de comparer Nadia à la petite fille du conte des frères Grimm : Nadia est très obéissante, à l’inverse de la fillette de Dame Trude caractérisée par sa désobéissance et son entêtement.

Prolongements

Visionnage de l'adaptation en dessin animé du conte "La sorcière de la rue Mouffetard".

Audition (avant visionnage de l'adaptation en série) d'un conte du recueil (livre audio)

Lecture pour les élèves les plus efficients des autres contes du recueil.

Travail personnel
Imaginer le dialogue entre Nadia et Bachir après cette aventure.

Le dialogue peut être proposé uniquement à l'oral, sous forme de BD ou par écrit.

Présentation du texte (titre, auteur, roman dont il est extrait, nom du traducteur, illustrateur)

Lecture silencieuse

Mise en commun des éléments compris par les élèves.

Lecture oralisée

Questionnaire:

Je découvre le texte .

Le dessin joue le rôle de déclencheur de lecture pour permettre à chaque élève d’entrer dans le texte afin d’en comprendre les enjeux. Les indices du texte confronteront très vite les élèves à la difficulté de dessiner « la sorcière » puisque ce qui caractérise justement ce personnage, c’est sa duplicité : une apparence « très jolie » qui cache un « visage terrifiant ». Pour rendre compte du caractère double du personnage, ils se verront dans l’obligation de réaliser deux dessins. Les discussions qui auront lieu à ce moment entre les élèves leur permettront de s’engager véritablement dans la construction du sens global de l’extrait.

  Je comprends le texte

n°3.   L’importance du personnage qui entre en scène peut se lire dans la réaction des sorcières dès la première phrase du texte : la surprise se lit dans leur attitude (« se figèrent soudain sur leurs sièges ») et dans leur regard (« les yeux hagards, hypnotisées »).

n°4.  Dans le premier paragraphe, c’est d’abord une impression de fragilité qui se dégage du personnage : « elle était vrai- ment minuscule, pas plus haute que trois pommes ! » (l. 4) ; l’adjectif insiste sur la petitesse renforcée par l’adverbe et la comparaison. Le narrateur insiste également sur la jeunesse et la beauté du personnage : « très jeune », « très jolie », « très élégante » (l. 5-6) ; le sens de chacun des adjectifs est renforcé par l’adverbe « très » qui est répété.

La fragilité, la jeunesse et la beauté qui caractérisent le personnage dans le premier paragraphe sont à l’opposé des éléments caractéristiques du personnage de la sorcière et cette différence est soulignée par le narrateur dans la dernière phrase du paragraphe : « Contrairement aux autres » (l. 8).

Le second paragraphe s’ouvre sur le constat réitéré de cette différence tout à fait anormale (« D’après moi, elle ne ressemblait pas du tout à une sorcière ») qui déclenche l’interrogation du narrateur et le reste du paragraphe est constituée de deux phrases interrogatives portant sur le caractère anormal d’une telle apparition.

n°5. L’effet de surprise produit par la transformation de la sorcière est souligné par la présence de points de suspension (l. 14) qui diffèrent et mettent en évidence l’explication donnée dans deux phrases dont les points d’exclamation soulignent le caractère inattendu.

n°6. Devant la monstruosité du vrai visage exprimée par une abondance d’adjectifs appartenant au champ lexical de l’horreur, le narrateur éprouve une telle frayeur qu’il en ressent un malaise physique qui va croissant : « la regarder me donnait des frissons de la tête aux pieds » (l. 20), « J’étais subjugué, anéanti, réduit. L’horreur de ses traits m’hypnotisait. » (l. 29-30)

n°7. Nous retrouvons une énumération dans la phrase suivante : « Face immonde putride, et décatie. » (l. 22-23) L’abondance d’adjectifs qualificatifs qui expriment tous l’extrême laideur met en évidence le caractère monstrueux de la sorcière.

Travail personnel 

Imagine la suite de l'histoire.  Pour cela, réponds aux questions :

– Que va annoncer la Grandissime Sorcières manifestement très attendue par l’assemblée des sorcières ?

– Que va devenir le narrateur ? Parviendra-t-il à sortir de la salle ?

Présente ton histoire grâce à un texte, un récit oral ou un croquis (dessin, schéma, bande dessinée)