Sensibilisation au handicap
- Discipline / domaine
- Apprendre ensemble et vivre ensemble
- Objectif
- Objectifs :
- permettre à chaque enfant de découvrir le handicap
- permettre aux enfants d'aborder le thème de la différence de manière vivante en mettant l’accent sur :
● l'acceptation de celle-ci
● une véritable inclusion
● un mieux vivre ensemble
- Durée
- 60 minutes (5 phases)
- Matériel
- Activité 1 : livre de Jérôme Ruillier, "Quatre petits coins de rien du tout."
Pour chaque groupe :
- Des disques de 7 cm de diamètre en carton
- Un carré de 7 cm de côté en carton, (ou plusieurs pour permettre les choix qui risquent d’endommager un carré et qui seront donc rejetés.)
- La grande maison avec quatre murs en cartoline et, sur un de ses murs, une porte ronde de 7,1 cm de diamètre. (ou bien une maison ronde en cartoline avec sa porte ronde de 7,1 cm de diamètre)
Activité 2 : 13 foulards
+ marionnette de M. Lapin
- Informations théoriques
- Mots-clés : handicap – acceptation – inclusion– vivre ensemble
dispositif : atelier collectif
Niveau scolaire : cycle 1, (certaines activités sont adaptables aux cycles 2 et 3)
- Remarques
- Sources : les ateliers proposés s'inspirent du travail mené par la Coordination pour l'éducation à la non violence et à la paix (Apprentissage de la différence – Fiche outil n°4). Le guide et l'aveugle a été rédigé par Annie Ghiloni (membre de cette association).
http://education-nvp.org/fiches_pedagogiques/lapprentissage-de-la-difference/ ; https://kitpedagogique.onisep.fr/handicap/Activites-en-classe/Sensibilisation-au-handicap ;
1. Sensibilisation au handicap
Présentation
Bonjour à tous, je m'appelle Joanne, je suis une maîtresse qui s'occupe des élèves en situation de handicap, donc mon métier est de chercher des solutions pour les aider à apprendre.
Il y a pleins de handicaps différents. Un handicap peut venir d'une maladie ou on peut naître avec. Que connaissez-vous comme handicap ? (sourd, aveugle, ne peux pas marcher/parler...) Le handicap, c'est quelque chose qui t'empêche de faire les choses comme les autres enfants. Un enfant handicapé va faire les choses différemment : par exemple un enfant aveugle ou qui voit très très mal, va utiliser ses mains pour toucher et pour comprendre ce qui est autour de lui. Parfois il y a des enfants qui ne peuvent pas parler donc là, il vont se faire comprendre en utilisant des gestes ou des images... Parfois on est comme M. lapin : on a les oreilles très très sensibles alors ont voudrait que les autres soient bien silencieux pour ne pas avoir mal aux oreilles. Mais je ne vous ai jamais présenté M. Lapin ?
L'appeller en chuchotant. Si il y a trop de bruit M. Lapin ne voudra pas sortir du chapeau.
Les élèves se présentent
Demander aux élèves de se présenter à M.Lapin. Ils doivent exposer ce qu’ils ont de différent, quelles sont leurs particularités. Cela leur permettra de se rendre compte que nous avons tous des spécificités et de banaliser la différence.
Mais attention, si l’enjeu est de sensibiliser les enfants à la différence, à la diversité, il ne s’agit pas de susciter chez eux pitié ou condescendance.
Vous voyez, finalement nous sommes tous différent les uns des autres. Parfois ce sont de toutes petites différences par exemple yeux bleus/yeux marrons ; mais parfois il arrive qu'on naisse avec une différence beaucoup plus importante. Par exemple un enfant qui voit est très différent d'un enfant qui ne voit pas. A partir du moment où cette différence ne permet plus de faire les choses comme les autres enfants, on appelle ça un handicap. Parfois quelqu'un qui a vraiment un gros handicap à besoin de plus d'aide, mais parfois il peut aussi arriver à se débrouiller en trouvant d'autres solutions.
Présentation de l'objectif
Je viens vous voir parce que dans quelques temps trois enfants vont venir ici. Ils sont très heureux et ils ont hâte, parce que pour eux ce sera la première fois qu'ils iront à l'école ; vous ça fait longtemps que vous allez à l'école : vous avez été en petite section, en moyenne section et maintenant vous êtes en grande section. Eux non et vous serez leurs premiers copains de classe !
D'habitude ils vont dans une petite maison que vous avez peut être déjà vu et qui s'appelle Les Alizés. Ils vont là-bas pour apprendre des choses et pour être soigné. Là-bas il y a pleins de gens qui s'occupent d'eux et dont je vous parlerai demain.
Nous alons travailler ensemble pour que vous sachiez ce qu'est le handicap et que vous sachiez qui ils sont. Je vois que vous êtes très calme et que vous n'avez pas fait peur à M. Lapin. Les enfants qui vont venir vous voir seront pareil que M. Lapin. Vous savez ça va être très différent pour eux car ils n'ont jamais été dans une classe. Ce que vous allez faire là, les accueillir dans la classe et tout partager avec eux, c'est très bien et c'est très important !
Je vais vous expliquer pourquoi c'est important en vous racontant une histoire.
Tu viens avec nous M Lapin ?
2. Atelier Quatre petits coins de rien du tout.
Cet atelier se déroule autour du livre de Jérôme Ruillier, Quatre petits coins de rien du tout.
Objectif : Permettre aux enfants d'aborder le thème de la différence (acceptation, inclusion).
3 groupes : 14 ou 13
Matériel nécessaire par groupe ou expérience :
1- Des disques de 7 cm de diamètre en carton
2- Un carré de 7 cm de côté en carton, (ou plusieurs pour permettre les choix qui risquent d’endommager un carré et qui seront donc rejetés.)
3- La grande maison avec quatre murs en cartoline et, sur un de ses murs, une porte ronde de 7,1 cm de diamètre. (ou bien une maison ronde en cartoline avec sa porte ronde de 7,1 cm de diamètre)
Présentation de la situation-problème 1
1- On présente la couverture du livre aux enfants et les toutes premières pages pour leur permettre de découvrir les personnages
2- Puis, on s'arrête à l'élément révélateur du problème : Petit Carré ne peut pas entrer dans la grande maison
3- On observe les essais infructueux de Petit Carré pour essayer d'entrer : on évoque les ressentis de Petit Carré après chacun de ses essais infructueux.
Il est important de faire imaginer aux enfants les propos de Petit Carré et en particulier ceux qui expriment ses sentiments et ses émotions. Cela aide à « se mettre à sa place » pour mieux comprendre les enjeux de l’histoire. Comme activité annexe, on peut même réaliser un dictionnaire de ces sentiments et émotions avec des photos des enfants invités à les mimer : joie, étonnement, tristesse, souffrance, etc.
L'enseignante de la classe ayant travaillé sur les émotions (à partir de l'album La couleur des émotions de Anna Llenas), reprendre les monstres et faire mimer les émotions de Petit Carré par les enfants.
Certains élèves peuvent avoir des façons différentes d'exprimer leur joie ou leurs angoisses. Mais dans la mesure où ça n'agresse personne, chacun a le droit de s'exprimer comme il le peut.
Je rajoute que je compte sur eux pour accueillir l'élève avec respect, etc...
Expérimentation
4- Les enfants vont expérimenter toutes les solutions qu’ils peuvent imaginer. Ne seront choisies que les solutions qui respecteront Petit Carré dans son intégrité et qui ne lui feront aucun mal. Faire jouer l’histoire à partir de figurines. Pour cela, les élèves dessinent des visages sur les disques et les carrés en carton. Puis ils racontent l’histoire en utilisant aussi bien les mots du texte que leurs propres mots. Ils font parler les personnages. Je peux également prendre des photos des différentes scènes et enregistrer les dialogues des élèves.
Retour au calme et conclusion
5- Retour au coin regroupement : lecture de la fin
3. En prolongements ou conclusion :
Débattre, argumenter
- Différence et ressemblance : lesquelles? Entre qui et qui?
- Imaginer des aménagements dans son école ou dans sa ville
Citoyenneté
- Repérer des aménagements spéciaux à l'école, en ville, etc. (feux tricolores auditifs, places de parkings réservées, rampe d'accès, etc.)
4. Autres jeux coopératif sur le handicap.
Réinvestissement de l'histoire en salle de motricité :
Il est possible de créer une situation sur le thème « Agir, s’exprimer, comprendre à travers l’activité physique».
En salle de motricité, du matériel est installé, et au signal donné, les élèves doivent aller dans une « maison » (cartons, tunnels, chaises, etc. de tailles différentes) A la fin de la séance faire remarquer aux élèves que certaines maisons n’ont jamais été occupées. Pourquoi ? Revenir à la situation-problème du livre : la solution imaginée par l’auteur leur viendrat-elle plus naturellement après cette séance ? Sinon, à moi de la faire émerger, comme un défi, par mes questions.
Le guide et l'aveugle
- Objectif principal : permettre à chaque enfant de découvrir un handicap, ici la cécité sous deux points de vue différents : celui de l'aveugle et celui du voyant qui doit guider l’aveugle. Le but est d’expérimenter pour comprendre.
- Objectifs secondaires : développer ses acuités autres que visuelle ; développer l’attention à l'autre, l'écoute de ses besoins ; encourager la coopération et l'entraide.
- Nombre de joueurs : de 2 à 26 joueurs qui fonctionneront par paires.
- Matériel : 1 foulard pour 2 (facultatif ; il servira à bander les yeux d’un des deux enfants). Choisir l’espace de jeu selon les objectifs que l’on se donne. N’importe quel espace convient.
Déroulement :
Phase 1
Les enfants se mettent par deux. Dans chaque paire, l'un jouera l'aveugle, l'autre le guide. L’enfant qui aura la place de l’aveugle se fera bander les yeux ou sera invité à fermer les yeux ; ce qui est moins stressant pour les plus petits ou pour ceux qui ont peur du noir. Le guide, par la parole, va l’aider à découvrir l'espace en étant très attentif à ses déplacements pour qu’il ne se cogne pas. Il l’aidera à identifier tout ce qu’il perçoit par le toucher : fenêtres, portes, rideaux, chaises, livres, manteaux, etc. si l'on se trouve dans une pièce ; arbres, herbes, fleurs, etc. si l'on est à l'extérieur. De même pour les bruits et éventuellement les odeurs : enfant croisé, oiseaux, chaise déplacée, porte qu'on ouvre, etc. Après quelques minutes, on arrête le jeu et on demande à celui qui a eu le rôle de l’aveugle d’exprimer ses ressentis : est-ce qu’il estime que le guide s’est bien occupé de lui ? Est-ce qu’il a été en confiance ? Comment se sentait-il lorsqu’il était aveugle ? Qu’est-ce qu’il a découvert ?
Phase 2
On reprend le jeu en inversant les rôles avec une deuxième expression des ressentis. A la première séance, les échecs sont souvent nombreux mais le premier débriefing permet de mieux cibler les difficultés, de faire prendre conscience à chacun de sa responsabilité : et si on avait eu à faire avec un véritable aveugle ! Le plaisir du jeu va pouvoir alors se mettre en place et permettre un vrai débat sur les capacités d’adaptation du corps humain lorsqu’il est atteint d’un handicap (ici celui de la vue). Les enfants découvrent aussi le plaisir de l'entraide en s’efforçant d’être un bon guide. Il est possible de multiplier et de diversifier les expériences proposées aux enfants.
Quelques exemples de situations :
- Le parcours de labyrinthe : le guide doit orienter celui qui a le rôle de l'aveugle dans un labyrinthe tracé sur le sol ou sur un parcours où ont été disposés des obstacles à contourner ou à enjamber.
- Faire une activité en aveugle : le guide peut proposer des tâches à accomplir telles que : reconstituer un objet à partir de ses différentes parties, ranger des jouets, aller se laver des mains...
- La marche en aveugle : un aveugle et un guide se promènent en silence pendant cinq minutes. Le guide peut conduire l'aveugle en le prenant par la taille ou par la main ou par un simple contact de la main, paume sur paume ou même encore par le seul contact d'un doigt, petit doigt sur petit doigt. Cet exercice permet de développer l'apprentissage de l'attention à l'autre.
- Le train aveugle : plusieurs enfants, les uns derrière les autres, chacun posant ses deux mains sur les épaules de celui qui est devant, constituent le train. Celui qui est en tête, la locomotive, est le guide. Les autres, les wagons, sont les aveugles. Il s'agit pour la locomotive de mener à bien tout le train d'une gare à une autre, c'est-à-dire, par exemple d'une pièce donnée à une autre en traversant la cour de récréation.
- Une variante du train aveugle : par trois, l'un derrière l'autre dans la position du train, c'est celui qui est derrière qui doit guider les wagons qui sont devant lui, par pression sur les épaules de celui qui est devant lui.
- L'aveugle et le paralytique : on trouvera une autre idée en consultant la fiche pédagogique n°3 sur l'apprentissage de la coopération que vous trouverez sur le site www.ecole-nonviolence.org. Cette fiche est intitulée « Mettre en commun ses points forts ». Une activité proposée est de jouer la fable de Florian, L'aveugle et la paralytique. Quelques soient les propositions, le principal est de toujours lancer de nouveaux défis tant que durera le plaisir de la découverte pour eux ! Et les enfants seront certainement très imaginatifs pour vous faire eux-mêmes des propositions nouvelles.
Le jeu de Visionary est également très adapté pour ce moment de découverte. Il s'agit d'un jeu d’adresse et de coopération, créé par Ron Dubren en 1997. Deux équipes s’affrontent en réalisant une construction selon des directives. Un joueur empile les blocs de construction tandis que ses coéquipiers le guident. Deux sortes de confrontation sont possibles :
Le tête à tête : les bâtisseurs désignés des deux équipes se bandent les yeux. Une carte Visionary est tirée au hasard de la pile et posée à la vue des deux équipes qui donnent simultanément des directives à leur bâtisseur : quel bloc prendre et où le mettre selon l’illustration de la carte Visionary. C’est le bâtisseur qui termine sa structure le premier qui gagne la manche pour son équipe, qui reçoit la carte Visionary correspondante.
Le contre la montre : contrairement au « tête à tête », les deux bâtisseurs du « contre la montre » examinent la carte Visionary avant de se bander les yeux. Ils savent ce qu’ils doivent construire. Les deux équipes ne jouent pas simultanément, mais l’une après l’autre. Une carte est tirée au hasard et est visible de tous. Le bâtisseur de l’équipe qui a gagné la manche précédente mémorise l’illustration de la carte avant de se bander les yeux. On retourne le sablier et les assistants guident la construction. Dès que le bâtisseur a terminé la structure, le sablier est couché sur le côté pour enregistrer le temps écoulé. La deuxième équipe va tenter de mettre moins de temps pour achever la même construction, avant que le sablier, retourné, ne se vide complètement. L’équipe qui termine dans un temps inférieur à celui de ses adversaires gagne la manche et la carte Visionary. Si aucune des deux équipes n’est capable de terminer dans le temps imparti, la carte est annulée. Les bâtisseurs changent à chaque manche, ils ne doivent accomplir leur tâche en utilisant qu’une seule main (les deux mains peuvent être autorisées pour les plus jeunes), tant pour prendre les blocs que pour édifier leur structure. La première équipe en possession de 6 cartes Visionary (ou d’un maximum de points en fonction de la difficulté de la construction à réaliser et des nombres de pièces à utiliser) remporte le titre de Visionnaire !
5. Retour au calme
Notre séance ensemble se termine. Je suis très contente d'avoir travaillé avec vous. J'ai vu que vous étiez capable de :
- comprendre la différence
- de vous mettre à la place des autres pour comprendre ce qu'ils ressentent
- de faire attention aux autres et de les aider.
Dire au revoir à M. Lapin.