"Une famille": étude de la nouvelle
- Discipline / domaine
- Culture littéraire et artistique
- Objectif
- Aborder la notion de point de vue
- Durée
- 101 minutes (3 phases)
1. I- écoute du texte et relevé des impressions de lecture
Qu'est-ce qu'une impression de lecture? Le lecteur peut réagir de différentes manières:
= le lecteur réagit émotionnellement au contenu du texte, à l’histoire, il exprime son ressenti par rapport à ce qui est raconté.
= le lecteur parle de son ressenti par rapport au texte lui-même, à l’écriture, au style
= le lecteur raconte l’histoire, la résume
= le lecteur dresse une liste de mots-clefs qui surgissent à son esprit : mots qui peuvent aussi bien qualifier le texte, l’histoire que les émotions que le lecteur a ressenti.
« Donner ses impressions de lecture, c’est rendre compte de sa lecture en expliquant aussi bien ce dont il parle, comment il en parle et ce que nous avons ressenti comme émotions en le lisant. L’intérêt de noter ses impressions de lecture est de pouvoir vérifier si l’on a bien compris un texte et de pouvoir en préparer l’analyse littéraire.»
2. II- que cherche à dénoncer Maupassant dans cette nouvelle?
Activité 1: les portraits des personnages chercher dans le début du texte les éléments mélioratifs et les éléments péjoratifs (2 couleurs différentes) qui sont donnés sur Simon, sa ville et sa femme. Observer les adverbes et les adjectifs qualificatifs. (Révisions: les expansions du nom). Les classer dans un tableau
éléments mélioratifs | éléments péjoratifs | |
adjectifs épithètes | ||
GNP compléments du nom |
-> Maupassant critique dans cette nouvelle une certaine forme de médiocrité: l'ami a grossi, est méconnaissable, s'est embourgeoisé
Activité 2: le repas de famille.
"est-il drôle, ce vieux?" -> montrer ce qui amuse Simon et sa famille et comment ils s'y prennent. Est-ce vraiment drôle? Pourquoi? Surligner les passages qui montrent la réaction du vieux. Comment peut-on qualifier cela?
(c'est de la torture: ils font exprès de lui donner à manger ce qu'il n'aime pas et de l'empêcher de manger ce qu'il aime, soit en mettant la nourriture à un endroit qu'il ne peut atteindre, soit en le privant de ce qu'il raffole. )
Quels sont les arguments que déploie le narrateur dans sa tête pour condamner cette attitude?
Un argument est une idée, un raisonnement destiné à défendre une thèse: c'est une affirmation, une prise de position. Ici, l'idée du narrateur (sa thèse) est qu'il faudrait laisser le vieux profiter du dessert, et ses deux arguments sont
1- qu'il est vieux, c'est le seul plaisir qui lui reste
2- que cela ne sert à rien de vouloir le maintenir en bonne santé car il va mourir de toute façon bientôt
3- que la seule raison qui pousse la famille à agir ainsi est la cruauté de pouvoir se moquer de sa souffrance. C'est complètement hypocrite: ils argumentent, eux, en disant vouloir préserver le vieux, mais en réalité c'est pour s'amuser.
Bilan: Maupassant dénonce ici la cruauté et la bêtise de membres d'une famille qui s'amusent en torturant leur aïeul.
3. III- Les points de vue
1- le point de vue interne
- Exercice: réécrivez la scène du dessert en vous mettant dans la peau d'un autre personnage. Vous ne le nommerez pas, vous devez donner des détails qui permettent de deviner quel est le personnage choisi.
Définition: Lorsqu’une histoire est racontée comme si elle était vue par un personnage précis du texte, lorsqu’on est dans les pensées de ce personnage-ci, on parle de point de vue interne.
(Lorsqu’une histoire est relatée en se mettant dans la peau d’un personnage qui est présent dans l’histoire, en observant une scène par ses yeux, on parle de point de vue interne, ou de focalisation interne.
C’est notamment le cas dans les récits à la première personne, où le narrateur raconte ce qu’il a vu, vécu, ressenti.) (10 minutes)
2- Le point de vue externe
Faire dire aux élèves : s’il existe un point de vue interne, c’est qu’il existe également un point de vue……. ? (externe. Je leur montre un passage assorti d’une réécriture de la scène du train. Consigne : quelles sont les différences entre les deux textes ? Surligner dans le texte de Maupassant ce qui indique que nous sommes dans un point de vue interne. Existe-t-il des équivalences dans l’autre texte ? (Non)
Extrait du texte de Maupassant (L. 20-22):
Le train s’arrêta dans une petite gare. Comme je descendais de wagon, un gros, très gros homme, aux joues rouges, au ventre rebondi, s’élança vers moi, les bras ouverts, en criant : « Georges. » Je l’embrassai, mais ne l’avais pas reconnu. Puis je murmurai stupéfait : « Cristi, tu n’as pas maigri. »
Réécriture d’un point de vue externe :
Un train entra en gare, et s’arrêta. Les voyageurs commencèrent à descendre de leurs wagons, et parmi eux se trouvait un homme d’une quarantaine d’années. C’est vers lui que s’élança sur le quai un très gros homme aux joues rouges, au ventre rebondi, les bras ouverts qui criait : « Georges » ! » Les deux hommes s’embrassèrent, mais le visage du voyageur restait fermé. Il se contenta de murmurer : « Cristi, tu n’as pas maigri »
Aucune pensée de personne ne transparaît. Pas de marques d’intériorité, pas de sentiments, pas d’analyse de la situation, tout est décrit de manière neutre, objective. Faire surligner ce qui dans le texte de Maupassant relève de l’intériorité du personnage, et ne figure pas dans le texte réécrit.