femme qui pleure
- Discipline / domaine
- Histoire des arts
- Objectif
- Décrire une oeuvre d'art. Donner ses impressions/sentiments. Se familiariser avec les oeuvres d'arts et un artiste: Pablo Picasso
- Durée
- 45 minutes (1 phase)
- Matériel
- Reproduction en couleur format A3 du tableau étudié.
- Informations théoriques
- "comment parler d'art aux enfants" de F. Barbe-Gall
Pablo Picasso: 1881-1973 peintre espagnol
1. description/ analyse
Description et analyse du tableau
C'est un visage en puzzle!
Il est en petits morceaux, c'est vrai, mais la forme des pièces est moins régulière que dans un jeu de puzzle. On dirait qu'elles ont été faites un peu n'importe comment, et l'on n'est pas sûr qu'elles soient bien mises à leur place.
Tout est pointu;
Parce qu'elle a mal.Tout la gêne. Les formes sont coupantes, elles se déchirent elles-mêmes. Dés qu'on voit ce tableau on comprend que cette femme souffre.
Elle a une drôle d'oreille
Sa boucle d'oreille n'est pas accrochée sur le lobe: elle la pince carrément au milieu de son oreille. Ce doit être douloureux. On peut imaginer que cette oreille fermée la rend sourde. Elle a tellement mal qu'elle ne se rend plus compte de ce qui l'entoure. Le pire c'est qu'on ne peut rien lui dire our la consoler, ça e servirait à rien puisqu'elle n'entend pas.
Elle porte un chapeau rouge
C'est quelqu'un d'élégant, elle est bien habillée, et bien coiffée. Ou elle vient de rentrer chez elle sans avoir eu le temps d'enlever son chapeau, ou alors elle s'apprêtait à sortir. Mais elle s'est interrompue. Avec ce chapeau le peintre s'arrange pour montrer qu'un événement s'est produit. Ce que l'on voit là ne décrit pas la façon habituelle de cette femme. Elle ne passe pas sa vie dans cet état.
Que tient-elle dans sa main?
Elle tient sans doute un mouchoir. Les pointes qui lui touchent les yeux en sont peut-être les coins...De toute façon, c'est dur, ça pique. Ses larmes restent pendues à ses paupières comme de lourdes gouttes. Le tissu est tout chiffonné dans sa main, elle le mâchonne...Elle ne sait plus quoi faire...
Elle est toute cassée.
Son visage est déformé par ses pleurs. En fait, elle n'est pas cassée, elle se sent cassée, à l'intérieur d'elle-même. Elle est horriblement malheureuse et ce que l'on voit ur le tableau, c'est ce qu'elle ressent: tout va de travers, tout fait du mal, rien ne l'aide, même pas ce mouchoir qui n'essuie pas ses larmes.
Pourquoi son visage a-t-il de telles couleurs?
Ce sont les couleurs que prend la peau quand on a pris un coup. C'est "un bleu" qui change de couleur avec le temps et devient violet, vert, jaune....
Elle n'a pas été battue, mais elle souffre tellement qu'elle se sent rouée de coups. Sa peine est si violente qu'elle lui fait physiquement mal. Il ne s'agit pas d'un chagrin isolé qui s'efface: les couleurs prouvent qu'elle a reçu ces "coups" les uns après les autres. Dès que ça va un peu mieux, voilà que ça recommence....
Une partie de son visage est toute blanche
C'est le moyen le plus simple de montrer qu'elle est très pâle. Expression "blanc comme un linge". Elle a peut-être l'impression de n'avoir plus de sang dans les veines tant elle se sent faible....
Personne n'a une tête comme ça
Non, Picasso n'a pas voulu l'apparence de cette femme, il a rendu visible ce qu'elle ressentait. Il y a un grand décalage entre la tête que l'on a et ce que l'on vit en réalité. En corisant les gens dans la rue, on ne devine pas ce qu'ils ressentent ou ce qui les préoccupe, ce qui les fait rire ou souffrir. Ce sont ces choses insaisissables que Picasso voulait faire apparaître. Il rendait les gens transparents!
Picasso a complètement démoli sa figure
Non, c'est sa douleur qui l'a démolie. Le peintre a trouvé le langage qui lui permettait de la faire srtir au grand jour. Ce n'est pas une façon gratuite d'enlaidir son modèle, pour le simple plaisir de la rendre méconnaissable. La cruauté et la méchanceté n'ont aucun rôle.
La femme peinte a-t-elle vraiment existé?
Oui, elle vivait avec Picasso, c'était une photographe qui s'appelait Dora Maar. La mort de son père l'avait bouleversée. Cette femme était très belle et la métamorphose de son visage lorsqu'elle pleurer a dû fasciner le peintre. Mais le fait que la tableau soit intitulé "femme qui pleure" indique qu'il n'a pas conçu son tableau comme un portrait. A partir d'une personne précise, il a inventé un visage type, dans lequel chaque être humain peut reconnaître le visage de sa propre douleur.