Acide Sulfurique, d'Amélie Nothomb

Disciplines
Langage oral et écrit, Etude de la langue, Culture littéraire et artistique et Éducation aux médias et à l'information
Niveaux
3ème.
Auteur
M. CARPIER
Objectif
- Parler, communiquer, argumenter à l'oral de façon claire et organisée.
- Pour construire ou vérifier le sens de ce qui est lu, combiner avec pertinence et de façon critique les informations explicites et implicites issues de la lecture.
- Découvrir le plaisir de lire.
- S'exprimer à l'écrit pour raconter, décrire, expliquer ou argumenter de façon claire et organisée.
- Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
- travailler en équipe, partager des tâches, s'engager dans un dialogue constructif, accepter la contradiction tout en défendant son point de vue, faire preuve de diplomatie, négocier et rechercher un consensus.
- Pour acquérir des connaissances et des compétences, mettre en œuvre les capacités essentielles que sont l'attention, la mémorisation, la mobilisation de ressources, la concentration, l'aptitude à l'échange et au questionnement, le respect des consignes, la gestion de l'effort.
Relation avec les programmes

Socle commun de connaissances, de compétences et de culture

  • Parler, communiquer, argumenter à l'oral de façon claire et organisée.
  • Pour construire ou vérifier le sens de ce qui est lu, combiner avec pertinence et de façon critique les informations explicites et implicites issues de la lecture.
  • Découvrir le plaisir de lire.
  • S'exprimer à l'écrit pour raconter, décrire, expliquer ou argumenter de façon claire et organisée.
  • Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
  •  travailler en équipe, partager des tâches, s'engager dans un dialogue constructif, accepter la contradiction tout en défendant son point de vue, faire preuve de diplomatie, négocier et rechercher un consensus.
  • Comprendre les modes de production et le rôle de l'image.
  • Pour acquérir des connaissances et des compétences, mettre en œuvre les capacités essentielles que sont l'attention, la mémorisation, la mobilisation de ressources, la concentration, l'aptitude à l'échange et au questionnement, le respect des consignes, la gestion de l'effort.
  • Savoir se constituer des outils personnels grâce à des écrits de travail, y compris numériques : notamment prise de notes, brouillons, fiches, lexiques, nomenclatures, cartes mentales, plans, croquis, et s'en servir pour s'entraîner, réviser, mémoriser.
Dates
Créée le 28 janvier 2022
Modifiée le 29 janvier 2022
Statistiques
357 téléchargements
6 coups de coeur
Licence
CC-BY-NC-SALicence Creative Commons : Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage des conditions initiales à l'identique ?.

----> Cette séquence a été pensée par Mme Lebrun et Mme Carpier, et mise en page par Mme Carpier.

- Thématiques : "Progrès et rêves scientifiques / Individu et pouvoir".
- Projet final : Imaginer l'incipit d'une dystopie / Réfléchir à la question du progrès.
- Problématique : Comment cette dystopie interroge-t-elle le
monde d’aujourd’hui en imaginant le monde de demain ?
- Séquence de 3e dédiée à l'étude complète du roman.

Déroulement des séances

1

Le contexte du roman

Dernière mise à jour le 28 janvier 2022
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Pour construire ou vérifier le sens de ce qui est lu, combiner avec pertinence et de façon critique les informations explicites et implicites issues de la lecture.
- Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
- Pour acquérir des connaissances et des compétences, mettre en œuvre les capacités essentielles que sont l'attention, la mémorisation, la mobilisation de ressources, la concentration, l'aptitude à l'échange et au questionnement, le respect des consignes, la gestion de l'effort.
- Comprendre le sens des consignes.
Durée
55 minutes (2 phases)
Matériel
- Trousse remplie
- Cahier / classeur
Remarques
Supports :

- Feuille d'activités de la leçon
- Audio de l'extrait de "Si c'est un homme", de Primo Levi
- Feuille contenant la correction complète des activités de la leçon
- Extrait vidéo du film "La Liste de Schindler" : https://www.youtube.com/watch?v=VOR02pyXbVk&t=128s
- Ressources multiples sur la Shoah : https://www.lumni.fr/dossier/la-shoah-site-thematique#1

1. Activité 1 : Visionnage d'un extrait vidéo du film "La Liste de Schindler"

collectif | 25 min. | découverte

Soyez attentif(ve) pendant le visionnage de la vidéo qui suit, puis répondez aux questions en faisant des phrases complètes et en développant au maximum vos réponses.

  1. Quels sont les premiers personnages et éléments de décors visibles dans cet extrait vidéo ?
  2. Comment décririez-vous l’attitude des SS dans la première partie de l’extrait ? Donnez votre avis personnel et développez votre réponse.
  3. À bord du train, plusieurs éléments inquiétants sont visibles par les déportés : lesquels ? Faites la liste de ces éléments.
  4. Quels sont les différents bruits et sons mis en avant dans le film à l’arrivée des déportés à Auschwitz ? Faites la liste de ces derniers.
  5. Deux éléments mettent en avant de la fumée : lesquels et pourquoi selon vous ?

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

  1. D’une part, les premiers personnages visibles dans cet extrait vidéo sont les soldats SS de la milice nazie allemande. D’autre part, les premiers éléments de décors que l’on peut apercevoir sont un baraquement en bois orné d’un écriteau en allemand, puis un train et une ligne de chemin de fer.
  2. Dans la première partie de l’extrait, on peut dire que l’attitude des SS est plutôt joviale car ils arborent tous un beau sourire sur leur visage, l’un d’entre eux s’adresse à l’ensemble des déportés et leur promet de la soupe et du pain.
  3. Les différents éléments inquiétants visibles par les déportés à bord du train sont : les bruits de toux (qui sous-entendent que les déportés sont malades) et le petit garçon qui mime le geste d’une décapitation.
  4. Plusieurs bruits sont mis en avant dans le film à l’arrivée des déportés à Auschwitz : le sifflement du train qui arrive en gare, la musique de fond aux sons extrêmement stridents ainsi que les grincements du train qui freine.
  5. Deux éléments mettent en avant de la fumée. D’un côté nous avons la fumée qui s’échappe du train puisqu’il semble fonctionner à vapeur, tandis que d’un autre côté la vidéo met en valeur la fumée s’échappant d’une sorte d’usine. L’allusion à la fumée possède une symbolique tragique car elle fait référence aux chambres à gaz dans lesquelles les Juifs furent exterminés.

2. Activité 2 : Lecture et analyse d'un extrait de "Si c'est un homme", de Primo Levi

individuel | 30 min. | recherche

Lisez l’extrait ci-dessous et répondez aux questions en faisant des phrases complètes. Pensez à développer vos réponses, à citer le texte entre guillemets et à indiquer entre parenthèses les numéros des lignes où vous avez trouvé vos citations.

  1. Soulignez le champ lexical des bruits et des sons dans le texte.
  2. Entourez les éléments permettant de décrire le cadre spatio-temporel du récit.
  3. Comment s’effectue le tri des déportés ? Répondez en faisant une phrase complète et en justifiant votre réponse à l’aide du texte.
  4. En quoi l’attitude des SS est-elle choquante ? Répondez en faisant une phrase complète et en justifiant votre réponse à l’aide du texte.
  5. « Là où nous nous attendions à quelque chose de terrible, d’apocalyptique, nous trouvions apparemment, de simples agents de police. C’était à la fois déconcertant et désarmant. » (lignes 19 - 21) : Comment comprenez-vous cette remarque ? Répondez en faisant une phrase et en donnant votre avis personnel.

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

  1. Correction à faire sur le texte directement via un travail de repérage ou d'annotation.
  2. Correction à faire sur le texte directement via un travail de repérage ou d'annotation.
  3. Le tri des déportés se fait en fonction du sexe, de l’âge et de l’état de santé physique de chaque Juif : « […] ils se mirent à interroger certains d’entre nous en les prenant à part, rapidement : « Quel âge ? En bonne santé ou malade ? » et selon la réponse, ils nous indiquaient deux directions différentes. » (lignes 12 à 14), « […] ce tri rapide et sommaire avait servi à juger si nous étions capables ou non de travailler pour le Reich » (lignes 32 et 33).
  4. L’attitude des SS est choquante car ils traitent les déportés comme s’ils étaient des animaux, comme s’ils n’étaient pas humains. Tout d’abord, les soldats allemands leur hurlent dessus : « ordres hurlés dans une langue étrangère » (ligne 2), « aboiements barbares naturels aux allemands quand ils commandent » (lignes 2 et 3), « hargne séculaire » (ligne 4). Ensuite, à la violence verbale s’ajoute la violence physique : « [...] d’un seul coup en pleine figure ils l’envoyèrent rouler à terre […] » (lignes 27 et 28). Et pour finir, le comportement des SS est terriblement cruel car ils considèrent leur brutalité envers les Juifs comme des actes banals : « [...] c’était leur travail de tous les jours. » (ligne 28)
  5. Nous pouvons considérer que cette citation contient une sorte d’antithèse car l’apocalypse s’oppose à la présence de « simples agents de police ». Ce que le narrateur cherche à dire ici, c’est que les horreurs commises dans les camps étaient perpétrées par des hommes normaux, des hommes qui considéraient leurs actes barbares (le génocide des Juifs) comme un simple travail.

 

2

L'incipit du roman

Dernière mise à jour le 28 janvier 2022
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Pour construire ou vérifier le sens de ce qui est lu, combiner avec pertinence et de façon critique les informations explicites et implicites issues de la lecture.
- Découvrir le plaisir de lire.
- Lorsque c'est nécessaire, reprendre ses écrits pour rechercher la formulation qui convient le mieux et préciser ses intentions et sa pensée.
- Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
Durée
55 minutes (1 phase)
Matériel
- Trousse remplie
- Cahier / classeur
Remarques
Supports :

- Feuille d'activités de la leçon
- Roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb (Editions Le Livre de Poche)
- Audio de l'incipit du roman d'Amélie Nothomb
- Feuille contenant la correction complète des activités de la leçon

1. Activité 1 : Lecture et analyse de l'incipit du roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb

individuel | 55 min. | recherche

Lisez cet extrait des pages 9 et 10 du roman et répondez aux questions en faisant des phrases. Pensez à développer vos réponses, à citer le texte entre guillemets et à indiquer entre parenthèses les numéros des lignes où vous avez trouvé vos citations.

  1. « Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus ; il leur en fallut le spectacle. » (lignes 1 - 2) : a) À quel temps sont conjugués les verbes dans cette phrase ? b) Par conséquent, l’histoire qui va être racontée est-elle révolue ?
  2. a) Cet extrait évoque-t-il un personnage en particulier ? Justifiez. b) Qui pourrait être ce « leur » évoqué aux lignes 1 et 2 ? Répondez en faisant une phrase complète et en développant au maximum votre avis personnel. c) Relisez les pages 11 et 12 du roman : Quel nouveau personnage apparaît alors dans l’histoire ? Quel semble être son rôle ?
  3. Soulignez le champ lexical de la déportation durant la Seconde Guerre mondiale.
  4. a) Quelles citations nous amènent à comprendre qu’il s’agit en fait d’une émission de télévision ? Répondez en vous appuyant sur le texte. b) Avec vos propres mots, expliquez en quoi consiste l’émission de télé-réalité. c) Que pense Pannonique de cette télé-réalité ? Répondez avec vos propres mots en faisant une phrase et en citant un ou plusieurs passages tirés du texte.
  5. Ce texte constitue l’incipit du roman d’Amélie Nothomb : remplit-il bel et bien son rôle ? Trouvez des indices dans l’extrait et répondez en faisant une phrase et en citant un ou plusieurs passages tirés du texte.
  6. Avez-vous en tête d’autres exemples, au fil de l’histoire, où les Hommes se sont satisfaits du spectacle de la souffrance humaine ? Répondez en faisant une phrase complète et en développant au maximum votre avis personnel.

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

  1. a) Dans cette phrase, les verbes sont conjugués au passé simple. b) Oui, par conséquent, l’histoire qui va être racontée est révolue car le passé simple est toujours employé pour narrer un récit passé qui est terminé.
  2. a) Oui, cet extrait évoque un personnage en particulier. Il s’agit de Pannonique puisqu’elle est le premier personnage qui apparaît dans le récit et semble être l’héroïne de l’histoire : « Ce matin-là, Pannonique était partie se promener au Jardin des Plantes. » (lignes 6 à 8) b) Le mot « leur » évoqué aux lignes 1 et 2 pourrait désigner les organisateurs de l’émission de télé-réalité, mais aussi l’être humain de manière générale, qui cherche constamment à faire le buzz sur les malheurs d’autrui. c) Le nouveau personnages qui apparaît aux pages 11 et 12 du roman n’est autre que « Zdena ». Il s’agit visiblement d’une antagoniste puisqu’on apprend que Zdena est recrutée pour faire partie des kapos du camp de l’émission « Concentration ». Ainsi, son rôle semble être celui d’opposante.
  3. Correction à faire sur le texte directement via un travail de repérage ou d'annotation.

  4. Les citations qui nous amènent à comprendre qu’il s’agit d’une émission de télévision sont les suivantes : « [...] il leur en fallut le spectacle. » (ligne 2), « C’était avant la première émission […] » (ligne 11), « Pannonique vit qu’on les filmait : plusieurs caméras les escortaient qui ne perdaient pas une miette de leur angoisse. » (lignes 13 et 14), « télégénique » (ligne 16), « […] des caméras de surveillance étaient installées partout. » (lignes 13 et 20). b) L’émission de télé-réalité consiste à kidnapper des gens de tout sexe et de tout page sans leur consentement, puis de les envoyer sur un plateau extérieur reproduisant avec exactitude les camps de concentration qui ont existé durant la Seconde Guerre mondiale. En définitive, l’émission consiste à forcer des gens à vivre et à subir tout ce que les Juifs ont vécu auparavant durant la Shoah, mais en filmant leur quotidien et en le diffusant en direct à la télévision. c) Pannonique pense que cette télé-réalité ne devrait pas exister. Les lignes 15 à 17 soulignent son désaccord et son dégoût pour l’émission : « Elle comprit alors que leur révolte non seulement ne servirait à rien, mais serait télégénique. Elle resta donc de marbre pendant le long voyage. Autour d’elle pleuraient des enfants, grondaient des adultes, suffoquaient des vieillards. »

  5. Oui, on peut dire que l’incipit du roman d’Amélie Nothomb remplit plutôt bien son rôle car il endosse les trois principales fonctions d’un incipit. Pour commencer, il installe le cadre spatio-temporel du récit puisqu’il contient plusieurs indices de temps et de lieu : « Ce matin-là » (lignes 6 et 7), « Jardin des Plantes » (lignes 7 et 8), « le parc » (ligne 9), « avant la première émission » (ligne 11). Ensuite, le personnage principal apparaît dès les premières lignes du roman, ce qui montre que l’incipit joue bel et bien son rôle. Et pour finir, un début d’histoire commence à être expliqué et à se profiler dans l’extrait puisque le narrateur aborde les principales thématiques du roman, à savoir la télé-réalité et la Shoah de la Seconde Guerre mondiale.

  6. Pas de réponse collective car question demandant un avis personnel. Cependant, voici quelques pistes possibles : souffrance affective qui sert de spectacle dans "l’Amour est dans le pré", souffrance physique dans des émissions de survie type "Koh-Lanta", souffrance sociale dans "Pascal le Grand Fère", "Super Nany".

En littérature, le « cadre spatio-temporel » correspond au lieu (espace) et au moment (temps) où se déroule le récit. Il est souvent présenté dans « l’incipit » d’une œuvre, le début du récit, qu’on appelle aussi « situation initiale ». L’incipit désigne le commencement d’un récit (roman, nouvelle, conte...). Traditionnellement, l’incipit présente les personnages principaux, la situation dans laquelle ils se trouvent ainsi que le cadre spatio-temporel de l’histoire. Il sert également à donner aux lecteurs et aux lectrices l’envie de poursuivre leur lecture afin de connaître la suite de l’histoire.

3

Le genre de la science-fiction

Dernière mise à jour le 29 janvier 2022
Discipline / domaine
Culture littéraire et artistique
Objectif
- Parler, communiquer, argumenter à l'oral de façon claire et organisée.
- Écouter et prendre en compte ses interlocuteurs.
- Lorsque c'est nécessaire, reprendre ses écrits pour rechercher la formulation qui convient le mieux et préciser ses intentions et sa pensée.
- Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
Durée
120 minutes (4 phases)
Matériel
- Trousse remplie
- Cahier / classeur
- Dictionnaire / dictionnaire en ligne
Remarques
Supports :

- Feuille d'activités de la leçon
- Roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb (Editions Le Livre de Poche)
- Feuille contenant la correction complète des activités de la leçon
- Fiche outil "Réaliser une carte mentale / heuristique"
- Documentaire "Amazing Stories" de Mattéo Petremann, sur la science-fiction (Production Pop Corn), présenté par Anthony Edeline à l'occasion du festival annuel "Les Utopiales" : https://www.youtube.com/watch?v=9VpuTQwXFrE

1. Activité 1 : Définition personnelle de la science-fiction

collectif | 20 min. | recherche

Pour vous, qu’est-ce que la « science-fiction » ? Sur votre copie, notez à l’écrit tous les mots et expressions qui vous viennent à l’esprit.

Pas de réponse collective car question demandant un avis personnel.

2. Activité 2 (à faire à la maison) : Travail de recherche des définitions des mots "utopie", "uchronie" et "dystopie"

collectif | 20 min. | découverte

Pour le prochain cours, recherchez les définitions des mots suivants : « utopie », « uchronie » et « dystopie ». Puis, répondez à la question suivante en réalisant un paragraphe argumenté : « Le roman d’Amélie Nothomb est-il une utopie, une uchronie ou une dystopie ? »

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

Une utopie : En littérature, l’utopie est un sous-genre de la science-fiction. C’est une œuvre écrite qui consiste à imaginer et à représenter une société idéale qui n’existe pas dans le monde réel et actuel. Le monde représenté dans une utopie relève d’une perfection qu’il faudrait atteindre dans le futur.

Une uchronie : En littérature, l’uchronie est un sous-genre de la science-fiction. C’est une œuvre écrite qui consiste à réécrire l’Histoire. L’uchronie imagine et représente le futur et l’avenir tel qu’il aurait pu être si un événement historique du passé s’était déroulé différemment.

Une dystopie : En littérature, la dystopie est un sous-genre de la science-fiction. C’est une œuvre écrite qui consiste à représenter une société qui n’existe pas dans le monde réel et actuel. Le monde représenté dans une dystopie est toujours un monde totalitaire dans lequel règne l’injustice. La dystopie imagine toujours une société future extrêmement sombre dans laquelle les citoyens n’ont plus aucune liberté et sont soumis à un régime autoritaire ou dictatorial.

Bilan : Par conséquent, on peut dire que le roman d’Amélie Nothomb est une dystopie puisqu’il met en scène un avenir proche dans lequel la télé-réalité dépasserait les limites et deviendrait à elle seule un système totalitaire emprisonnant des citoyens innocents. L’écrivaine imagine jusqu’où l’être humain pourrait aller dans sa quête du buzz et du scandale télévisé.

3. Activité 3 : Visionnage du documentaire "Amazing Stories" et tentative de définition de la science-fiction

collectif | 45 min. | découverte

Soyez attentif(ve) pendant le visionnage du documentaire d’Anthony Edeline. Selon cette vidéo, à quoi sert la science-fiction ? Quelle est son rôle ? Quels sont ses objectifs ? Quelles sont ses limites ? Au brouillon, prenez des notes sur votre copie.

4. Activité 4 : Elaboration d'une carte mentale résumant le genre de la science-fiction

individuel | 35 min. | mise en commun / institutionnalisation

À partir des notes que vous avez prises durant le visionnage du documentaire vidéo, réalisez une carte mentale qui résume l’essentiel de ce qu’est la science-fiction. Votre carte mentale doit comporter les rubriques suivantes : définition, objectifs, thématiques, œuvres majeures. Pensez bien à réaliser votre carte mentale en prenant une feuille à l’horizontal.

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la carte mentale complète aux élèves).

4

Le voyeurisme de la souffrance

Dernière mise à jour le 29 janvier 2022
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Pour construire ou vérifier le sens de ce qui est lu, combiner avec pertinence et de façon critique les informations explicites et implicites issues de la lecture.
- Découvrir le plaisir de lire.
- S'exprimer à l'écrit pour raconter, décrire, expliquer ou argumenter de façon claire et organisée.
- Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
- Apprendre que la langue française a des origines diverses et qu'elle est toujours en évolution.
Durée
180 minutes (3 phases)
Matériel
- Trousse remplie
- Cahier / classeur
Remarques
Supports :

- Feuille d'activités de la leçon
- Roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb (Editions Le Livre de Poche)
- Feuille contenant la correction complète des activités de la leçon
- Fiches outils sur comment maîtriser le sujet de réflexion
- Documentaire "Le Jeu de la Mort", de Christophe Nick : https://www.youtube.com/watch?v=y4vL89T4epI

1. Activité 1 : Travail sur la polysémie du mot "spectacle"

individuel | 45 min. | recherche

Lisez la définition complète du mot « spectacle » et répondez aux questions. Pensez à développer vos réponses, à citer le texte entre guillemets et à indiquer entre parenthèses les numéros des lignes où vous avez trouvé vos citations.

  1. Dans la première définition du mot « spectacle », qu’est-ce qui correspondrait le plus au but de l’émission « Concentration » ? Justifiez votre réponse.
  2. Soulignez les adjectifs qui, dans la définition, permettraient le mieux de définir l’émission « Concentration ».
  3. a) Qui est « donné en spectacle » dans le roman ? Répondez en faisant une phrase complète et en justifiant votre réponse. b) Qui « se donne en spectacle » dans le roman ? Répondez en faisant une phrase complète et en justifiant votre réponse.

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

  1. Dans la première définition du mot « spectacle », l’idée d’attirer l’attention et d’éveiller des réactions correspond le plus au but de l’émission « Concentration » puisque la télé-réalité en question cherche avant tout à choquer et à indigner les spectateurs en traitant les prisonniers du camp de la manière la plus inhumaine qui soit : « Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus ; il leur en fallut le spectacle. » (p.9)
  2. Correction à faire sur le texte directement via un travail de repérage ou d'annotation.

  3. a) Dans le roman, c’est le personnage de Pannonique qui est donnée en spectacle, mais aussi tous les citoyens prisonniers de l’émission : « L’émission […] obtint une audience record. Jamais on n’avait eu prise si directe sur l’horreur. […] La caméra avait de quoi filmer. Elle promenait ses yeux multiples sur les baraquements où les prisonniers étaient parqués […] » (p.13). b) Dans le roman, c’est essentiellement le personnage de Zdena qui se donne en spectacle car elle joue son rôle de kapo à la perfection et cherche à être acceptée de la société en agissant comme on l’attend d’elle : « Chaque kapo eut droit à plusieurs minutes de présentation. Zdena n’en revenait pas. La caméra n’aurait d’yeux que pour elle pendant plus de cinq cents secondes. » (p.14)

2. Activité 2 : Lecture et analyse du voyeurisme de la souffrance dans différents passages du roman

binômes | 45 min. | recherche

Relisez les pages 21 à 23 du roman et répondez aux questions. Pensez à développer vos réponses, à citer le texte entre guillemets et à indiquer entre parenthèses les numéros des lignes.

  1. Sur votre copie, reproduisez le tableau ci-dessous et repérez les phrases qui mettent en avant la stratégie des producteurs de l’émission « Concentration » pour faire de l’audience.
  2. « Qu’une fille si belle et si gracieuse fût promise à une mort à laquelle on assistait en direct créait une tension insoutenable et irrésistible. » (p.23) : a) Quelle figure de style reconnaissez-vous dans cette phrase ? b) Comment pourriez-vous interpréter cette phrase ?
  3. Comment Pannonique fait-elle pour résister aux rouages de l’émission ? Répondez en faisant une phrase complète et en citant le texte.
  4. Comment pourrait-on qualifier l’émission « Concentration » ? Répondez en faisant une phrase qui développe votre avis personnel.

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

  1. Correction complète du tableau de la question 1 (voir la feuille d'activités de la leçon n°4 corrigée).

  2. a) Dans cette phrase, je reconnais un oxymore dû aux adjectifs qualificatifs « insoutenable » et « irrésistible », qui sont coordonnés dans la même phrase. b) Selon moi, cette phrase signifie que les spectateurs sont horrifiés en voyant Pannonique être rouée de coups et insultée tout au long de l’émission, mais qu’ils ressentent cependant une curiosité morbide à l’idée de la voir souffrir.

  3. Pour résister aux rouages de l’émission, Pannonique utilise plusieurs stratégies. Pour commencer, Pannonique se sert de son intelligence et de son intuition pour comprendre les objectifs de l’émission, elle comprend alors que ce qui plaît aux téléspectateurs n’est autre que la souffrance des prisonniers : « […] elle était persuadée qu’une émission aussi sadique s’intéressait exclusivement à la souffrance. » (p.22). À partir de là, l’héroïne use de ses talents d’actrice pour feindre de ne ressentir aucune émotion afin de ne pas donner aux organisateurs de l’émission ce qu’ils attendent d’elle : « Aussi s’appliquait-elle à n’afficher aucune douleur. […] Pannonique cachait son angoisse et son écœurement derrière un masque de hauteur. […] elle n’affichait rien. » (p.22)

  4. Pas de réponse collective car question demandant un avis personnel.

3. Activité 3 : Visionnage du documentaire "Le Jeu de la Mort" et travail de réflexion à l'écrit

collectif | 90 min. | réinvestissement

En prenant appui sur les différents extraits du documentaire « Le Jeu de la Mort » mais également sur les différents documents étudiés, répondez à la question suivant en réalisant un paragraphe argumenté : « Pourquoi souffrance et divertissement sont-ils si souvent associés par les Hommes ? »

On attendra des élèves un travail de réflexion composé d'une introduction en 3 étapes (accroche, définition, problématique), d'un développement rapide avec un argument et un exemple correctement développés ainsi qu'une conclusion en 2 étapes (synthèse, ouverture).

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

En 2021, à l’ère des réseaux sociaux et de l’essor du numérique, la télévision, et plus particulièrement la télé-réalité, occupe toujours une place prépondérante. De plus en plus fréquemment, les consommateurs de programmes télévisés sont confrontés à des émissions de divertissement qui cherchent à battre des records d’audimat en mettant en avant des séquences de souffrance ou d’humiliation des participant(e)s.

Pour mieux comprendre ce phénomène, il convient d’abord de définir quelques termes. La souffrance désigne toute douleur physique ou morale ressentie par un être vivant, tandis que le divertissement désigne la distraction, le plaisir et l’amusement.

De par leurs définitions diamétralement opposées, les mots « souffrance » et « divertissement » constituent donc des antonymes, ce qui nous amène à nous poser la question suivante : « Pourquoi souffrance et divertissement sont-ils si souvent associés par les Hommes ? ».

 

Au fil de l’évolution de la télévision et des émissions de télé-réalité, l’Homme a réalisé que la souffrance était prisée de l’audience et qu’elle pouvait ainsi générer un nombre incalculable de profits. De la même manière que les gens ralentissent et s’arrêtent en voiture lorsqu’ils passent près d’un accident dramatique, les téléspectateurs cessent de changer de chaîne lorsqu’ils se retrouvent face à un programme de divertissement instrumentalisant la souffrance d’autrui. Cette fascination contrenature pour la souffrance des autres et ce désir de vouloir y assister en direct possèdent un nom : la curiosité morbide.

C’est ainsi qu’on se retrouve avec des gens normaux et banals prêts à électrifier un innocent sous couvert du divertissement et de l’amusement d’un public dans une émission de télé-réalité, comme nous le voyons bien dans le documentaire intitulé « Le Jeu de la Mort ». Cette curiosité morbide ressentie par nombre d’êtres humains est une véritable aubaine pour les organisateurs d’émissions de divertissement, car ces derniers savent qu’en mettant en scène la souffrance de candidats et en la donnant en spectacle aux téléspectateurs, les audiences télévisuelles obtiendront des chiffres records et l’argent coulera à flot.

 

En conclusion, nous pouvons affirmer sans l’ombre d’un doute que la souffrance et le divertissement ne sont jamais associés par hasard, mais sont bel et bien unis de manière volontaire par des organisateurs de programmes télévisés en quête de toujours plus de profits, de toujours plus de téléspectateurs et de toujours plus d’argent. Le succès des émissions de ce type n’est pas anodin et ne relève pas de la simple coïncidence : il n’est possible que parce que les êtres humains cherchent constamment à satisfaire leur curiosité morbide, cette même curiosité qui nous conduit souvent à nous passionner pour les histoires de tueurs en série et de meurtres jamais élucidés…

Cependant, nous pourrions sans doute mener notre réflexion plus loin en nous posant une autre question fondamentale. En effet, nous l’avons dit, le succès de la souffrance transformée en objet de divertissement n’est possible que grâce à l’existence de la curiosité morbide des téléspectateurs, ce qui nous amène donc à une nouvelle problématique : « D’où provient la curiosité morbide et malsaine ressenti par nous autres êtres humains et pourquoi cherchons-nous constamment à la satisfaire ? »

5

La bourrelle idéale

Dernière mise à jour le 29 janvier 2022
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Pour construire ou vérifier le sens de ce qui est lu, combiner avec pertinence et de façon critique les informations explicites et implicites issues de la lecture.
- Découvrir le plaisir de lire.
- S'exprimer à l'écrit pour raconter, décrire, expliquer ou argumenter de façon claire et organisée.
- Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
Durée
55 minutes (1 phase)
Matériel
- Trousse remplie
- Cahier / classeur
Remarques
Supports :

- Feuille d'activités de la leçon
- Roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb (Editions Le Livre de Poche)
- Feuille contenant la correction complète des activités de la leçon

1. Activité 1 : Travail sur le personnage de Zdena dans le roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb

binômes | 55 min. | recherche

Lisez plusieurs extraits du roman évoquant le personnage de Zdena et répondez aux questions suivantes en faisant des phrases complètes. Pensez à développer vos réponses, à citer le texte entre guillemets et à indiquer entre parenthèses les numéros des lignes où vous avez trouvé vos citations. Lisez plusieurs extraits du roman évoquant le personnage de Zdena et répondez aux questions suivantes en faisant des phrases complètes. Pensez à développer vos réponses, à citer le texte entre guillemets et à indiquer entre parenthèses les numéros des lignes où vous avez trouvé vos citations.

  1. En quoi Zdena est-elle une recrue intéressante pour les organisateurs de l’émission « Concentration » ? Répondez en vous appuyant sur le roman.
  2. Pourquoi Zdena adopte-t-elle le comportement d’un bourreau ? Trouvez des indices dans les différents extraits et répondez en faisant une phrase et en citant un ou plusieurs passages tirés du roman.

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

  1. Zdena est une recrue intéressante pour les organisateurs de l’émission « Concentration » pour plusieurs raisons. Pour commencer, elle possède le statut d’une marginale et a passé sa vie à être rabaissée parce qu’elle n’avait pas fait d’études supérieures : « Zdena fut reçue, qui n’avait jamais réussi aucun examen de sa vie […] À vingt ans, sans études, un premier emploi : son entourage allait enfin cesser de se moquer d’elle. » (p.11). Par conséquent, elle a en elle assez de rancœur et de colère pour faire une excellente kapo : « Elle satisfit à d’autres tests où elle prouva qu’elle était capable de frapper des inconnus, de hurler des insultes gratuites, d’imposer son autorité, de ne pas se laisser émouvoir par des plaintes. » (p.12). Ensuite, plusieurs indices laissent penser que Zdena est un peu sotte et manque cruellement d’intelligence et de jugement, elle est donc assez malléable pour que les organisateurs puissent la manipuler à leur guise : « Zdena se demanda si elle avait des idées. Le brouhaha qu’elle avait dans la tête et qu’elle nommait pompeusement sa pensée ne l’étourdit pas au point de conclure par l’affirmative. » (p.14). Et pour finir, Zdena est la recrue idéale car elle a eu un passé difficile et possède une vision nihiliste de la société dans laquelle elle vit. Elle voit désormais le monde comme un univers manichéen, divisé en deux camps avec d’un côté les forts, ceux qui survivront malgré ce qui leur en coûtera, et de l’autre côté les faibles, les victimes, ceux qui quémanderont de la pitié pour espérer survivre : « On dira ce qu’on voudra, je crois que ce n’est pas un hasard si on atterrit avec les faibles. Ce que je constate, c’est que moi, qui ne suis pas une chochotte, je suis du côté des forts. À l’école, c’était déjà comme ça. Dans la cour, il y avait le camp des fillettes et des minets : je n’ai jamais été parmi eux, j’étais avec les durs. Je n’ai jamais cherché à m’apitoyer, moi. » (p.18 - 19).
  2. Zdena adopte le comportement d’un bourreau pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle ne supporte plus le mépris dont elle fait l’objet et ne respecte plus personne hormis les organisateurs de l’émission : « ‘’Eux au moins, ils ne me jugent pas. La preuve, c’est qu’ils me paient. Et ils me paient bien.’’ » (p.20). Zdena adopte également l’attitude d’un tortionnaire parce qu’elle n’a absolument aucune conscience du mal qu’elle fait autour d’elle. Elle semble dans le déni le plus total et manque de lucidité sur la réalité de ce qu’elle est et donne à voir au reste du monde : « La jeune fille quitta le champ de la caméra, épatée de ce qu’elle avait dit. Elle ne savait pas qu’elle pensait tant de choses. Elle se réjouit de l’excellente impression qu’elle allait produire. […] Zdena ne comprit rien au déferlement de mépris dont elle était l’objet. Pas un instant elle ne pensa s’être mal exprimée. » (p.19). En revanche, il est possible d’aller au-delà des apparences et de creuser un peu dans la psychologie profonde du personnage de Zdena. En effet, si l’on s’attarde sur elle d’un peu plus près, on constate que c’est une jeune femme qui ne s’aime pas, qui se déteste et se dégoûte elle-même, tout en essayant de rejeter constamment la faute et la responsabilité de ses actions sur les autres, par désespoir : « ‘’’Je suis une imbécile, pensa la kapo. Pour obtenir ce que je veux, je la démolis. Idiote de Zdena ! Aussi, ce n’est pas ma faute : elle me nargue, elle m’énerve, alors je m’emporte. Elle l’a bien cherché !’’ […] Ils avaient raison, dans le journal : je suis la bêtise satisfaite. C’était la première fois de sa vie que Zdena avait conscience et honte de sa nullité. » (p.38 – 39). Un peu plus tard dans le roman, aux pages 59 et 60, on en apprend plus sur l’enfance de Zdena. On nous révèle qu’en réalité, Zdena est une ancienne bouc-émissaire, une ancienne victime devenue bourreau pour la raison suivante : « Elle pensait qu’il valait mieux provoquer l’écœurement que le subir. ». Pourtant, la jeune kapo sait se montrer intelligente quand il s’agit de manipuler les proches de Pannonique à la fin du récit, ce qui montre une fois de plus qu’elle agit en bourreau dès qu’elle désir obtenir quelque chose qu’elle considère comme important ou essentiel : « Elle vous cache des choses, à toi et à l’unité. […] Tu ne veux pas couler ta copine, c’est bien […]. Elle, elle n’hésite pas. […] Tu sais ce que j’attends d’elle. Ce n’est pas la mer à boire, non ? Et si elle me l’accordait, je garantirais l’évasion à l’unité entière, dont elle, dont toi. Mais non : mademoiselle refuse, et en se refusant, elle refuse de vous sauver. » (p.171). Pour conclure, on peut penser que Zdena se comporte comme un bourreau parce qu’elle est profondément perdue et malheureuse, et plutôt que de souffrir, elle a préféré faire souffrir les autres : « Éberluée, Zdena reprit sa longue marche vers le hasard. […] ‘’Tu ne m’as rien donné et je souffre ! Je t’ai sauvée et tu me laisses crever de faim ! Et j’aurai faim jusqu’à ma mort ! Et tu trouves ça juste !’’ » (p.209)
6

Pannonique et Zdena : une relation ambivalente

Dernière mise à jour le 29 janvier 2022
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Pour construire ou vérifier le sens de ce qui est lu, combiner avec pertinence et de façon critique les informations explicites et implicites issues de la lecture.
- Découvrir le plaisir de lire.
- S'exprimer à l'écrit pour raconter, décrire, expliquer ou argumenter de façon claire et organisée.
- Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
Durée
110 minutes (2 phases)
Matériel
- Trousse remplie
- Cahier / classeur
Remarques
Supports :

- Feuille d'activités de la leçon
- Roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb (Editions Le Livre de Poche)
- Feuille contenant la correction complète des activités de la leçon

1. Activité 1 : Titres et justifications à imaginer pour tous les passages du roman abordant la relation entre Pannonique et Zdena

binômes | 55 min. | recherche

Relisez tous les passages du roman traitant de la relation entre Pannonique et Zdena. Puis, reproduisez le tableau ci-dessous et imaginez un titre pour chaque passage, en veillant bien à justifier votre réponse avec vos propres mots ou bien à l’aide de citations.

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

Correction complète du tableau de l'activité 1 (voir la feuille d'activités de la leçon n°6 corrigée).

2. Activité 2 : Lecture et analyse de l'évolution de la relation entre Pannonique et Zdena dans le roman d'Amélie Nothomb

binômes | 55 min. | recherche

Maintenant, répondez à la question suivante en faisant une phrase complète, en développant votre réponse, en citant le texte entre guillemets et en indiquant entre parenthèses les numéros des lignes où vous avez trouvé vos citations : « Comment évolue la relation entre Pannonique et Zdena au fur et à mesure du roman ? »

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

La relation entre Pannonique et Zdena évolue de manière positive au fur et à mesure du roman. Cependant, cette relation pourrait s’apparenter à un yoyo qui monte et qui descend, qui atteint des sommets tout comme il retombe au plus bas. Au début de leur relation, Zdena et Pannonique sont ennemies jurées, et cela est dû à l’obsession amoureuse et toxique que Zdena a pour Pannonique : « Et voici qu’à présent cette inconnue présentait ce visage. Il existait donc. […] Pourquoi donnait-il envie de pleurer ? Était-elle la seule à éprouver ça ? Zdena en perdit le sommeil » (p.26 – 27). Peu à peu, Pannonique change de statut aux yeux de la kapo, et passe alors de bouc-émissaire à protégée : « […] elle glissa, ni vu ni connu, une deuxième tablette dans la poche de sa protégée. » (p.62). Et pour finir, après de nombreux débats et discussions houleuses entre les deux jeunes femmes, Zdena finit par changer malgré elle en devenant une meilleure personne dans l’espoir d’obtenir Pannonique : « — […] Vous étiez, il faut bien le dire, ce que l’humanité avait produit de plus misérable, et vous êtes désormais ce qu’elle a produit de plus magnifique » (p.203 à 204).

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L'excipit du roman

Dernière mise à jour le 29 janvier 2022
Discipline / domaine
Langage oral et écrit
Objectif
- Pour construire ou vérifier le sens de ce qui est lu, combiner avec pertinence et de façon critique les informations explicites et implicites issues de la lecture.
- Découvrir le plaisir de lire.
- S'exprimer à l'écrit pour raconter, décrire, expliquer ou argumenter de façon claire et organisée.
- Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
Durée
55 minutes (1 phase)
Matériel
- Trousse remplie
- Cahier / classeur
Remarques
Supports :

- Feuille d'activités de la leçon
- Roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb (Editions Le Livre de Poche)
- Audio de l'excipit du roman d'Amélie Nothomb
- Feuille contenant la correction complète des activités de la leçon

1. Activité 1 : Lecture et analyse de l'excipit du roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb

individuel | 55 min. | recherche

Lisez cet extrait des pages 211 à 213 du roman et répondez aux questions. Pensez à développer vos réponses, à citer le texte entre guillemets et à indiquer entre parenthèses les numéros des lignes où vous avez trouvé vos citations.

  1. En quoi l’excipit du roman est-il une réponse à l’incipit ? Répondez en faisant une phrase complète et en justifiant votre réponse.
  2. Étudiez l’évolution des émotions de Pannonique au fur et à mesure du dialogue. Pensez à vous appuyer sur des passages tirés du texte.
  3. En quoi l’expérience vécue par Pannonique dans l’émission l’a-t-elle marquée ou transformée ? Répondez en faisant une phrase et en justifiant votre réponse.
  4. a) Soulignez le champ lexical de la voix et de la parole dans ce passage. b) Pourquoi ce champ lexical est-il aussi présent, selon vous ? c) Qu’est-ce qui montre que les deux personnages ont enfin retrouvé leur humanité ? Répondez en faisant une phrase et en citant le texte.
  5. Observez la dernière phrase de l’excipit. À quelle autre phrase présente dans l’incipit du roman fait-elle écho ? Répondez en faisant une phrase et en justifiant votre réponse à l’aide des pages 211 à 213 et des pages 9 et 10.

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

  1. L’excipit du roman est une réponse à l’incipit car il se déroule dans le même cadre spatial qu’au tout début du récit, ce qui donne aux personnages l’impression d’avoir suivi une boucle et d’être revenus à l’origine de leur périple : « De retour au Jardin des Plantes où toute cette histoire avait commencé […] » (ligne 1)
  2. Les émotions de Pannonique évoluent au fur et à mesure du dialogue. Au début, la jeune femme semble perdue dans ses pensées, sans doute parce qu’elle est encore chamboulée par ce qu’elle a vécu : « Elle ne sut quoi lui dire » (ligne 5). Puis, elle adopte soudain une posture défensive et méfiante car elle ne semble pas supporter qu’EPJ 327 se permette de critiquer Zdena : « — Qu’en savez-vous ? demanda-t-elle avec un peu d’agacement » (ligne 11). Cependant, Pannonique finit par ressentir un profond soulagement et un bonheur profond en présence d’EPJ 327, qui a vécu les mêmes horreurs qu’elle : « Elle se sentit soudain heureuse qu’il soit là » (ligne 15).
  3. L’expérience vécue par Pannonique dans l’émission semble l’avoir profondément marquée puisqu’elle avoue faire des cauchemars réguliers à ce sujet : « Je me réveille au milieu de la nuit, haletante d’angoisse » (lignes 17 – 18). Elle n’est plus aussi indépendante qu’elle l’était car elle a encore peur et ressent la nécessité d’être auprès d’EPJ 327 : « — J’ai besoin de vous, moi aussi […] » (ligne 16). De plus, les horreurs qu’elle a vécues lui donnent maintenant le sentiment d’être une paria, une marginale isolée du reste du monde car les autres ne peuvent imaginer ce qu’elle a traversé : « Un fossé me sépare désormais des autres. Ils ne savent pas, ils ne comprennent pas » (lignes 16 – 17). Et pour finir, son expérience dans l’émission lui a tout de même apporté des choses positives et enrichissantes. En effet, suite aux épreuves qu’elle a endurées, Pannonique a décidé de vivre d’une autre manière, sans être individualiste : «  J’ai décidé de rendre les gens heureux » (ligne 30)
  4. a) Correction à faire sur le texte directement via un travail de repérage ou d'annotation. b) Selon moi, ce champ lexical est aussi présent car la voix et la parole représentent tout ce qui a été enlevé aux personnages lorsqu’ils étaient prisonniers dans les camps de l’émission « Concentration ». Leur déshumanisation a été possible par l’éradication de leur prénom et de leur nom, mais aussi par l’interdiction pour eux de communiquer, de parler et de s’exprimer. En rétablissant la voix, la parole, le dialogue, la conversation et même le rire des personnages, Amélie Nothomb rétablit leur humanité perdue. c) Plusieurs éléments montrent que les deux personnages ont enfin retrouvé leur humanité. D’une part, EPJ 327 retrouve son humanité en conversant avec Pannonique et en lui révélant son vrai nom : « — J’avais besoin que vous sachiez ceci : je m’appelle Pietro Livi » (ligne 6). Et d’autre part, Pannonique retrouve son humanité en apprenant à jouer d’un instrument de musique qui reproduit presque les sonorités de la voix humaine : « — Non, j’apprends le violoncelle [...] Parce que c’est l’instrument qui ressemble le plus à la voix humaine » (lignes 33 - 36).

  5. La dernière phrase de l’excipit fait écho à une phrase présente dans l’incipit du roman : « Être humain était le critère unique » (p.9). Les deux phrases sont liées car elles évoquent toutes les deux l’importance de l’être humain. La dernière phrase du roman, prononcée par Pannonique, rappelle aux lecteurs et lectrices à quel point la voix constitue l’essence de l’être humain. Quant à la phrase présente dans l’incipit, elle est annonciatrice de la déshumanisation à venir des prisonniers dans la suite de l’histoire.

En littérature, « l’excipit » désigne les toutes dernières lignes d'une œuvre. Autrement dit, l’excipit correspond à la fin d’un récit. Il s'oppose ainsi à l'incipit, qui désigne généralement le commencement d'une œuvre. Les trois types d’excipit les plus fréquents sont les suivants :

  1. L'excipit dramatique : il se termine par un évènement positif ou négatif (la mort d'un personnage, un départ, un mariage...) qui met un point final au récit. Cela peut également être une révélation (identité du coupable...).
  2. L'excipit moral ou philosophique : l'auteur nous fournit une leçon morale ou philosophique tirée de l'action vécue par le personnage. Ce type d’excipit est généralement très fréquent à la fin des contes.
  3. L'excipit sans conclusion : soit le lecteur est censé conclure lui-même (il n'y a pas de fin précise), soit il y a un épilogue dans lequel l'auteur explique le futur du personnage. Ce dernier n'a pas achevé l'action dans ce cas. Ce type d’excipit est utilisé pour donner aux lecteurs et aux lectrices l’envie de connaître la suite, pour les inciter à acheter le tome suivant, par exemple.
8

"The Truman Show" : Quand la télé-réalité va trop loin

Dernière mise à jour le 29 janvier 2022
Discipline / domaine
Culture littéraire et artistique
Objectif
- Exprimer à l'écrit et à l'oral ce son ressenti face à une œuvre littéraire ou artistique.
- Formuler des hypothèses sur ses significations et en proposer une interprétation en s'appuyant notamment sur ses aspects formels et esthétiques.
- Parler, communiquer, argumenter à l'oral de façon claire et organisée.
- S'exprimer à l'écrit pour raconter, décrire, expliquer ou argumenter de façon claire et organisée.
- Dans des situations variées, recourir, de manière spontanée et avec efficacité, à la lecture comme à l'écriture.
Durée
120 minutes (3 phases)
Matériel
- Trousse remplie
- Cahier / classeur
Remarques
Supports :

- Feuille d'activités de la leçon
- Roman "Acide Sulfurique", d'Amélie Nothomb (Editions Le Livre de Poche)
- Feuille contenant la correction complète des activités de la leçon
- Film "The Truman Show", de Peter Weir, avec Jim Carrey

1. Activité 1 : Visionnage du film "The Truman Show" et travail sur la sensibilité de chaque élève aux abus de la télévision

collectif | 90 min. | réinvestissement

Voici une série d'événements qui ont lieu dans le film : entourez les six d'entre eux qui vous ont parus les plus choquants, les plus scandaleux ou les plus révoltants. Calculez ensuite le nombre de triangles, d'étoiles, de croix ou de cercles que compte chacune de vos réponses. Vous pourrez alors voir à quels aspects du film vous avez été le / la plus sensible.

2. Activité 2 : Recherche d'une morale pour le film "The Truman Show"

collectif | 10 min. | recherche

Selon vous, quels messages ce film cherche-t-il à faire passer ? Essayez de trouver plusieurs morales possibles et différentes et notez-les à l’écrit. Rappel : Une morale doit être courte et efficace !

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

  • L'habit ne fait pas le moine.
  • Il ne faut jamais se fier aux apparences.
  • La réalité n'est pas toujours celle que l'on croit.
  • Il ne faut pas toujours croire que ce que l'on voit.
  • La télévision n'est qu'un spectacle et ne montre pas la réalité.
  • La télé-réalité peut dépasser les limites de la morale et de l'éthique.
  • Il faut toujours chercher à se faire son propre chemin sans se laisser influencer par autrui.
  • La télé-réalité va déjà trop loin lorsqu'elle ne respecte plus la vie privée des participants. 

3. Activité 3 : Travail de mise en relation entre le film et le roman d'Amélie Nothomb

individuel | 20 min. | réinvestissement

Quels liens pouvez-vous établir entre ce film et l’extrait du roman Acide Sulfurique, d’Amélie Nothomb ? Réfléchissez, notez vos idées au brouillon et préparez-vous à en discuter lors d’un débat ouvert en cours dialogué.

Correction et mise en commun en cours dialogué (ou distribution de la correction complète aux élèves).

  • Le film est en réalité une sévère remise en question de la réalité, ainsi qu'une critique satirique des abus de la télé-réalité et des médias.
  • Le film en profite pour mettre en avant la responsabilité des « téléspectateurs », qui agissent en « voyeurs » en toute connaissance de cause.
  • Tout comme le fait le roman d'Amélie Nothomb, le film « The Truman Show » met en scène la télé-réalité de manière totalement dystopique et inquiétante.

Bilan : Dans ce film, le réalisateur cherche à répondre aux problématiques pas si éloignées de celles abordées dans le film « Matrix », des sœurs Washowski : « Le monde existe-t-il ? Le réel est-il une illusion ? En l’état actuel des technologies, un tel show télé est-il si inenvisageable ? Quelle valeur accorde-t-on encore à la vie privée ? ». En cela, le film évoque des thématiques communes à celles du roman Acide Sulfurique, d’Amélie Nothomb.